Le Grand Paris des écrivains 5/10 : «Quatre-Chemins»

Pour la deuxième saison de cette manifestation, le Pavillon de l’Arsenal (Paris IVe) propose dix nouveaux films courts d'écrivains, réalisés par Stefan Cornic, entre documentaires, fictions et poésie. Cette semaine : «Quatre-Chemins», par Faïza Guène…

Image d'illustration de l'article
"Les Quatre-Chemins", par Faïza Guène

«Au croisement entre Pantin et Aubervilliers, voilà un quartier qu’on appelle les Quatre-Chemins, à cause de ce grand carrefour qui vient faire comme un nœud au milieu de la Nationale 2. Un nœud bruyant. Des morceaux de villes qui se heurtent. Dans ce chaos, ce ne sont pas seulement des routes mais des destins qui se croisent, ce sont des exils qui s’emmêlent entre eux, des tas de langues qui se chuchotent et qui se hurlent, et un tas de babioles qui s’étalent au gré des bazars.

C’est un quartier qui résiste étrangement, sans s’en apercevoir, une sorte de petit village gaulois que la gentrification n’a pas encore réussi à métamorphoser.

Les Quatre-Chemins semblent ingentrifiables. Pas l’ombre d’un Naturalia ou d’un type à vélo avec un casque Décathlon en polycarbonate. C’est fidèle à mes souvenirs. Pas si loin de ce que j’ai connu dans les années 80. Parce qu’aux Quatre-Chemins, j’ai aussi laissé un peu de mon enfance. Il y a même encore des lieux fantômes au milieu de l’effervescence et des nouvelles façades d’immeubles.

Quand il m’arrive de prendre la route en voiture, avant de m’engouffrer dans le tunnel qui mène à la porte de la Villette, je passe devant ces endroits, et un coup d’œil suffit à convoquer mes souvenirs. Les camions de livraison devant le Carrefour City ont tendance à déboîter sans clignoter alors je me méfie. Dans le temps, c’était un supermarché ED, je me demande si cette enseigne existe toujours?

C’était si facile de chaparder au ED… (qui se souvient des canettes de soda de la marque… Soda? La preuve évidente de l’imagination débordante de leur créateur) [...]» Faïza Guène.

Dans «Quatre-chemins» l’écrivaine confie ses souvenirs d’enfance et raconte ce quartier au croisement de Pantin et Aubervilliers où les histoires et les destins se croisent.

Écrivaine et scénariste, Faïza Guène est l’autrice, notamment de «Kiffe kiffe demain» (Hachette littérature, 2004), de «Un homme ça ne pleure pas» (Fayard, 2014), de «Millenium blues» (Fayard, 2018), et de «La discrétion» (Plon, 2020).

La semaine prochaine : «Meudon-La-Forêt», par Marie Richeux…

Films co-produits par Le Pavillon de l'Arsenal et Année Zéro.

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