Les acteurs économiques réclament le désenclavement du sud du Tarn

Près de 250 chefs d'entreprise, mais aussi des élus, des syndicalistes, des salariés et des citoyens ont coupé symboliquement le 12 avril sur la digue de Saint-Ferréol (Tarn) l'eau du canal du Midi pour rappeler la nécessité d'une autoroute entre Toulouse et Castres.

Plébiscité par les acteurs économiques du Tarn, qui se plaignent de l'enclavement du bassin d'emplois de Castres-Mazamet, le projet qui représenterait un investissement de 400 millions d'euros, suscite de nombreuses oppositions sur le fond mais aussi sur la méthode.

Pour obtenir la construction d'une autoroute Toulouse-Castres, près de 250 chefs d'entreprise, mais aussi des élus, des syndicalistes, des salariés et des citoyens se sont réunis le 12 avril sur la digue de Saint-Ferréol (Tarn) pour couper symboliquement l'eau du canal du Midi. Avec ce geste, ils ont voulu rappeler la nécessité de moderniser ce tronçon d'environ 70 kilomètres de la RN1 26 pour irriguer le bassin d'emploi de Castres-Mazamet (plus de 10 000 emplois salariés). “Le Canal du Midi irrigue Toulouse, et on aimerait que Toulouse nous irrigue avec une autoroute”, a déclaré un membre du collectif de patrons, “Cela fait 40 ans qu’on l’attend et on est un peu à bout”.

«L’arrondissement de Castres a longtemps été le premier bassin d’emploi industriel de Midi-Pyrénées après Toulouse. Depuis 2007, les difficultés rencontrées par les entreprises n’ont fait qu’accroître la perte d’emploi liée au déclin de l'industrie dans le sud du Tarn. Pendant que l’arrondissement de Castres décline, les agglomérations de Montauban et d’Albi sont en progression. A cela, une seule raison : la création d’une liaison d’une liaison autoroutière les reliant à l’agglomération toulousaine, ce qui a facilité le développement du tissu économique et la création d’entreprises nouvelles», renchérit Michel Bossi, président de la chambre de commerce et d'industrie du Tarn, qui œuvre depuis plus de 20 ans en faveur de l'aménagement autoroutier.

Concession ?

Sur ce projet qui suscite de nombreuses oppositions, les avis divergent aussi sur la méthode. Le président du conseil régional de Midi-Pyrénées Martin Malvy (PS) privilégie ainsi « un aménagement à 2 x 2 voies, rapide, sûr et libre d’accès ».

De son côté, le maire centriste de Castres Pascal Bugis milite pour une mise en concession, «garantie que les travaux se feront rapidement dans le contexte actuel de raréfaction des finances publiques ».

«Il n'y a aucune raison que l'autoroute ne se fasse pas, alors que qu'elle ne coûtera rien à l'Etat. Il n'aura à intervenir que sur la subvention d'équilibre, et seulement à hauteur de 50 % », affirme l'élu sur la base des premiers chiffrages. Les principales caractéristiques techniques et financières de ce projet ont en effet été présentées par l’Etat sur la base de l’hypothèse issue de la concertation et validée lors du comité de pilotage du 15 mars 2012. L'Etat, qui avait évalué à 400 millions d'euros le montant des travaux, était prêt à lancer l'enquête d'utilité publique du projet aujourd'hui étudié par la commission 21.

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