La déclaration de Mario Monti (le commissaire européen chargé de la Concurrence demandait dans « Le Moniteur » du 3 août, p.8, le droit de perquisitionner chez les chefs d'entreprise) m'a stupéfait et m'a vivement choqué, « Il est gonflé, ou bien il nous prend pour des imbéciles », car il faut oser le dire.
Après l'incitation à la délation inscrite dans la nouvelle loi sur la concurrence, avec des primes à la clef qui ressemblent à des pots-de-vin (on peut appeler une remise d'amende un pot-de-vin), on est en train d'en rajouter une couche avec les souhaits de notre cher commissaire européen.
J'imagine déjà ses « fins limiers » débarquer au domicile principal du chef d'entreprise, cherchant sous la baignoire des preuves compromettantes ou bien dans la chasse d'eau de sa résidence secondaire ou même sous le tapis de sol de sa tente, si ce dernier fait du camping.
Je conseille au directeur de l'Ecole de jeunes dirigeants du bâtiment de passer des petites annonces dans les couloirs des grands séminaires et autres monastères, car c'est là que seront les seules personnes éligibles au métier de chef d'entreprise dans quelques années.
Trêve de plaisanteries et soyons sérieux, je pensais qu'on ne pouvait perquisitionner que pour des délits très graves (meurtres, vols aggravés, association de malfaiteur).
Chef d'entreprise du BTP, ce qui est déjà un métier à risque (j'en veux pour preuve toutes les récentes réformes en matières fiscales, sociales, pénales qui n'ont fait qu'aggraver les choses), deviendra un métier de suspicions et de soupçons.
J'imagine la tête de ce cher Mario Monti ouvrant un jour la porte de son domicile principal ou de sa résidence secondaire à un contrôleur venant s'enquérir que tous les travaux réalisés dans sa maison l'ont été sur facture et sans « quelques bricoles au noir », il en serait certainement vexé.
J'invite tous les chefs d'entreprise qui se sentent ulcérés par ses propos à le faire savoir dans vos colonnes
