Le « fatras urbain » du secteur des Halles de Strasbourg (Bas-Rhin), ainsi qualifié par Alain Jund, le vice-président aux déplacements de l’Eurométropole (EMS), « est en train d’être démêlé », assure l’élu. A ce point d’entrée du centre de la ville, plusieurs décennies de systèmes de circulation anarchiques cèdent en effet peu à peu la place à une restructuration de la voirie et des aménagements. Achevés en cette fin d’année, ils répondent à des objectifs de desserte routière et multimodale et « de qualité de vie », insiste Alain Jund.
Sur le premier point, la réalisation d’un réseau de transport de 27 km de cars interurbains - le Transport en site propre de l’Ouest strasbourgeois (TSPO) - impose un changement de statut de la gare routière des Halles. Elle vient d’être repensée pour accueillir dans de bonnes conditions la hausse de cadence journalière, qui passe de 170 à plus de 300 cars. Avant-dernière étape du TSPO, la transformation de la bretelle d’entrée/sortie des Halles depuis la route métropolitaine (ex-autoroute) M 35/351, pour 3,15 M€ TTC, a commencé en juillet et se terminera en novembre (1). Elle consiste à ajouter une deuxième voie d’accès réservée aux bus. « L’espace nécessaire est gagné par prélèvement de terre sur le talus autoroutier, celui-ci étant consolidé par un mur en gabions à soutènement de palplanches », décrit Frédéric Voegel, chef de projet TSPO à la métropole.
Tunnel remblayé et carotté.
La direction des espaces publics et naturels de l’EMS profite aussi de ce chantier pour faire renouveler par Sade, pour 1 M€ supplémentaire et sur 500 m de long, une conduite d’eau potable, par insertion d’un tube neuf en polyéthylène dans une canalisation en fonte. Un chantier qui viendra rejoindre celui du tunnel des Halles, lui aussi restructuré jusqu’à fin novembre pour 4,6 M€ TTC. Eiffage Construction en a réalisé les travaux les plus complexes ces derniers mois : pose d’un remblai de 2,50 m abaissant d’autant la hauteur de l’ouvrage afin d’insérer un drainage réparateur des défauts d’étanchéité ; carottage de la dalle en béton par découpe au diamant de façon à créer une rampe d’accès. Pour le TSPO, il restera à créer dans le secteur voisin des Forges, jusqu’en 2028, son « nœud multimodal » d’interconnexion avec le bus urbain, dernier maillon d’une série de pôles d’échanges dont le plus original est une station de tram (Paul-Eluard) directement implantée le long de la M 351.
Ces interventions donnent aussi l’occasion à l’Eurométropole de repenser les aménagements du quotidien dans ce quartier. La voirie de plusieurs rues (Sébastopol, du Travail, des Halles, petite rue des Magasins…) est reprise, et le square de détente et d’aires de jeux s’apprête à changer de physionomie d’ici début 2026. Sa superficie quadruplera à 4 000 m2 désimperméabilisés et plus végétalisés, selon le dessin du BET Gétas et de l’Atelier Alfred Peter. Puis, en mars, « un symbole des temps anciens » (selon Alain Jund) sera mis à terre : la passerelle piétonne Sébastopol qui surplombe les Halles de sa lourde silhouette.
(1) Maîtrise d’œuvre : Artelia, Ingérop et Philippe Hautcœur.
Entreprises : Colas, Bouygues TP Régions France et Actemium.