Alors que son quartier - la cité Palmer à Cenon près de Bordeaux - est sous le couvre-feu, samedi 19 novembre, Mustafa Yildiz était reçu en grandes pompes sous les ors du Sénat par plusieurs ministres de la République.
Car Mustafa Yildiz, 25 ans, n’a rien d’une "racaille". Il est entrepreneur. C’est même l’un des deux grands lauréats du concours "Talent des cités 2005".
Après une adolescence quelque peu turbulente qu’il préfère oublier et une période de travail en tant que salarié, Mustafa Yildiz, âgé alors de 24 ans, décide de créer sa propre entreprise d’électricité. En moins d’un an d’activité, il a acquis auprès de ses clients une réputation de sérieux et de professionnalisme. Avec ses 4 salariés (des jeunes des quartiers en temps partiel), il espère réaliser cette année un chiffre d’affaires de 150.000 euros.
En ces temps de violences, l’image est belle et résonne comme un double symbole : celui d’une réussite possible pour une jeunesse en déshérence et celui du formidable potentiel d’ascenseur social qu’offre un secteur en constante pénurie de main d’œuvre.
*Jean-Philippe Defawe est rédacteur en chef adjoint du Moniteur et rédacteur en chef du site www.lemoniteur-expert.com
