Les fabricants français de matériels de chantier enregistrent une baisse de leur activité et anticipent un chiffre d’affaires en repli de 10% pour l’année 2013.
« Les carnets de commandes se sont dégarnis principalement lors du dernier quadrimestre 2012 et sont aujourd’hui inférieurs à la normale tant dans les bureaux d’études que dans les ateliers », constate le Cisma, le Syndicat des équipements pour la construction, les infrastructures, la sidérurgie et la manutention, qui regroupe quelque 200 adhérents. Déjà l’année passée le secteur avait stagné (-2%) à 2,83 milliards d’euros, principalement du fait d’un ralentissement de la demande européenne. En 2013 c’est la France (37% du chiffre d’affaires) qui devrait à son tour flancher.
Qu’ils soient d’origine française (Manitou, Potain, Fayat…) ou étrangers mais fabriquant en France (Caterpillar, Liebherr, Metso…), les fabricants de matériels sont des entreprises exportatrices confrontées à une concurrence internationale venant des quatre coins du monde.
« L'ingénierie et les services représentent 40 à 50 % de la valeur ajoutée de ce que nous fabriquons. Plus on opère sur des séries limitées, plus la valeur ajoutée réside dans l'ingénierie. C'est cette valeur ajoutée qui assure notre compétitivité et celle de nos clients. Et c'est elle qui nous conduit à choisir l'implantation de nos centres de compétences notamment la France », explique Jacques Bonvallet, directeur commercial et marketing du groupe Fayat, pour qui l’industrie française conserve toutes ses chances. « Les innovations améliorent la compétitivité de nos clients et la nôtre. C'est ainsi que nous pouvons continuer de concevoir et produire en France » renchérit Philippe Portevin, directeur général de Metso France, qui constate que les Chinois sont encore loin d’égaler la maîtrise technique du « made in France ». Cet avantage compétitif ne sera pas éternel : aux industriels de savoir en profiter maintenant.