Sur le marché de la maison individuelle, le système constructif majoritaire à plus de 80 % n’est pas le monomur mais une paroi en maçonnerie (brique ou bloc béton) d’une épaisseur de 20 cm accompagnée d’un doublage isolant en PSE ou en laine minérale. On parle dans ce cas d’« isolation rapportée ». Alors qu’à l’inverse, en monomur, l’élément de structure (généralement en brique) assure à la fois une fonction mécanique et une fonction thermique, l’isolation est « répartie ». Actuellement, l’isolation rapportée conserve toute sa pertinence vis-à-vis des défis du Grenelle, alors qu’au contraire, le monomur semble boudé sur le marché du BBC, montre une récente étude de Cequami...
Le contexte économique est dans l’ensemble du secteur peu favorable. En 2009, la production de blocs béton a baissé de 23 % et cette année-là, le marché de la brique de structure s’est réduit dans les mêmes proportions. Pour autant, la voie de « l’isolation répartie » reste fertile en innovations. Le CSTB annonçait récemment que plus de 50 % des demandes d’avis techniques en matière de maçonnerie, concernent actuellement des produits revendiquant des performances thermiques... On assiste de plus sur le marché à une diversification croissante des matériaux « monomur » (béton cellulaire, pierre ponce, agrégats légers, blocs à isolants intégrés, etc.). Pour l’avenir, souligne Hervé Pétard à la FFTB, la compétition entre les produits ne se jouera plus seulement autour des performances mécaniques ou même thermiques mais aussi sur des caractéristiques comme l’inertie et le déphasage, les qualités environnementales, la qualité de l’air intérieur...


