Les présidents du conseil régional d'Aquitaine et du gouvernement régional basque, Alain Rousset (PS) et Juan José Ibarretxe (nationaliste modéré), ont réclamé jeudi dans une déclaration commune une "accélération" du projet de ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) entre la France et l'Espagne.
Les deux présidents, qui se sont rencontrés jeudi matin à Bordeaux, ont demandé "l'accélération de la réalisation de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Dax-Hendaye afin d'être en mesure de se connecter au réseau espagnol dès sa livraison en 2010", selon une copie du texte transmis à l'AFP.
Dans cette déclaration, ils "exigent en conséquence que le chantier de la LGV Sud Europe Atlantique Tours-Bordeaux-Dax-Vitoria-Madrid soit ouvert à l'issue des procédures en cours et que les travaux sur le tronçon entre Bordeaux et Tours débutent dès 2007, conformément à l'engagement pris par le Premier ministre français".
Alain Rousset a par ailleurs annoncé la volonté du conseil régional d'Aquitaine d'avancer "300 millions d'euros dans le plan de financement" du tronçon Tours-Bordeaux.
Cette enveloppe vise "à débloquer, faire avancer plus vite" ce projet, a expliqué M. Rousset, tout en appelant l'Etat à prendre "ses responsabilités" pour que la France ne soit pas "à la traîne" par rapport à l'Espagne.
Cette déclaration intervient deux semaines après la première réunion entre l'Etat français et les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Poitou-Charentes pour le financement de la LGV Tours-Bordeaux.
Ce projet, estimé à 4,9 milliards d'euros, prévoit pour 2016 une ligne de 302 km sur laquelle les trains pourraient rouler à 350 km/h, permettant de gagner près d'une heure entre Paris et Bordeaux.
Le tronçon Bordeaux-Hendaye, d'un coût estimé entre 2,2 et 4,3 milliards d'euros, ne verrait le jour qu'à l'horizon 2020. Il doit encore faire l'objet d'un débat public avant l'été 2006.
Considéré comme prioritaire en Aquitaine, notamment pour libérer des sillons pour le fret ferroviaire afin de désengorger la région du flot de camions entre la France et l'Espagne, ce tronçon est toutefois en concurrence avec un autre projet de LGV, entre Bordeaux et Toulouse.
Le président (PS) de Midi-Pyrénées, Martin Malvy, a même conditionné la participation financière de sa région à la LGV Tours-Bordeaux à la réalisation dans la foulée d'un tronçon Bordeaux-Toulouse, qui a déjà fait l'objet d'un débat public.
Côté espagnol, le tronçon Valladolid-Madrid est en cours de construction et des études ont été lancées pour la liaison Vitoria-Valladolid. Des travaux ont été également engagés sur "l'Y basque", une ligne reliant Vitoria à Bilbao d'une part et à Irun (frontière franco-espagnole) d'autre part. Ils devraient être achevés en 2010.
AFP