Logement : des appartements et maisons imbriqués

En Essonne, cette résidence combine avec maestria habitat individuel et collectif grâce à un savant jeu de plans et de matières.

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Les bâtisseurs ont profité de la pente du terrain pour composer un immeuble à gradins.

Lorsqu'elle arrive début mars à Arpajon (Essonne) sur son chantier tout juste livré, l'architecte Aline Harari a « l'impression d'être en Angleterre », un pays dans lequel elle a souvent voyagé avec Jean, son partenaire de vie et de travail. Les Harari s'inspirent ici des immeubles de logements réalisés là-bas, en briques, durant les années 1960 à 1980. « Les Anglais ont cette façon de fabriquer de l'habitat collectif, avec une appropriation des espaces extérieurs privatifs et une intériorité qui s'approche de la nôtre, décrit la conceptrice. Sauf qu'ils réussissent à le faire en centre-ville, et nous en périphérie, dans une ZAC. » La ZAC en question, dite des « Belles Vues », se situe en bordure d'une zone d'activités. Elle est en cours d'aménagement par la SEM du Val d'Orge (Sorgem). « D'ici la fin de cette année, environ 250 logements auront été construits, soit le quart de la programmation totale », dénombre Arthur Loizon, chargé d'opérations. Il souligne l'intérêt porté par l'ensemble des acteurs du projet sur « la diversité des modes d'habiter et leur imbrication », conformément au plan-guide élaboré par l'Atelier Marniquet Aubouin.

Pour le lot A19C, remporté par l'agence d'architecture Harari avec le bailleur social Immobilière 3F (I3F), les maisons se mêlent aux appartements, du T1 au T5. Il existe même un T10 réservé à de l'habitat inclusif. « Ce logement atypique de 365 m², ouvert sur une immense terrasse, devait initialement être vendu à une association spécialisée dans l'hébergement de personnes en situation de handicap, qui n'a finalement pas obtenu ses agréments et a donc dû se retirer, explique Manon Didry, cheffe de projet chez I3F. Nous en cherchons donc une autre pour le reprendre et pouvoir ainsi finaliser les travaux d'aménagement intérieur. »

Des duplex à demi-niveaux. Les 40 appartements que compte l'opération, plus le T10, sont répartis dans trois bâtiments en R + 2, qui longent les limites nord et ouest de la parcelle trapézoïdale. Les 15 maisons, toutes implantées en « L » autour d'un jardin et édifiées de plain-pied, bordent les côtés sud et est. Neuf d'entre elles sont accessibles directement depuis la rue. Les six autres, adossées au parking terré dans la pente, sont desservies par une venelle privative. Les cuisines, séjours et salles de bains de celles-ci se glissent sous des appartements bénéficiant d'une terrasse. L'entrée dans ces derniers s'effectue par un portillon en bois, au sommet d'une volée d'escalier extérieur.

Les emmarchements se prolongent ensuite vers les logements traversants construits au-dessus des deux locaux commerciaux, dont les 1 000 m² de surface n'ont pas encore été attribués. « Ces commerces devaient comporter une hauteur et demie, précise Aline Harari. Nous avons donc joué avec cet aspect pour créer des duplex à demi-niveaux, avec les cuisines et les séjours en bas, puis la salle de bains et les chambres en haut. » Une imposte vitrée au-dessus de l'espace du salon apporte un gain de lumière naturelle et un cadrage sur le ciel. Le même principe de duplex s'applique au-dessus du T10 et des locaux communs résidentiels, installés dans l'immeuble côté ouest.

Les façades, en ossature bois, sont revêtues d'un parement en brique massive de teinte rouge orangée nuancée, un matériau difficile à trouver pendant le chantier. « La hausse du coût de l'énergie provoquée notamment par la guerre en Ukraine a entraîné l'arrêt des fours en France, rappelle Manon Didry. L'entreprise a été contrainte de se fournir en matériaux en Espagne, que ce soit pour les briques ou pour les tuiles. » Finalement, voilà une opération à l'accent hispanique autant que britannique.

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Informations techniques

Maîtrise d'ouvrage : Immobilière 3F.

Maîtrise d'œuvre : Jean & Aline Harari Architectes (architecte). BET : Tekhné (corps d'état architecturaux), Synergie (corps d'état techniques). D'ici là (paysage).

Principales entreprises : ESPB (terrassement, gros œuvre, VRD, espaces verts), Cuiller (charpente, couverture, menuiseries extérieures), Delta Sud (ouvrages en brique), Billiet (menuiseries extérieures).

Surface : 5 400 m² SP.

Coût des travaux : 12,56 M€ HT.

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