La suspension du dispositif d'aides à la rénovation MaPrimeRénov' ne passe pas auprès de la filière. Au lendemain de l'annonce du ministre de l'Economie Eric Lombard, ce sont pas moins de dix-huit organisations professionnelles dont la Capeb, Coedis, la FFB, la Fieec, la FFQ, la FND, Uniclima... qui viennent de parapher un communiqué ou elles expriment leur "stupéfaction" et "les inquiétudes fortes" sur le "devenir de la politique de rénovation énergétique, maillon pourtant essentiel de la stratégie de décarbonation de la France."
Alors qu'elles devaient être reçues par le cabinet d’Eric Lombard, ce vendredi 6 juin, pour parler du marché de la rénovation énergétique, elles constatent une "absence totale de vraies concertations de fond avec la filière économique concernée en premier lieu, préalablement aux annonces du Gouvernement." Elles estiment que ce rendez-vous n’a « plus lieu d’être car sans objet désormais » et demandent à être reçues par le Premier ministre, François Bayrou.
Des entreprises fragilisées
Par ailleurs, elles rappellent que "sans stabilité du dispositif, a fortiori sans sa pérennisation, et sans sa simplification, ce sont des milliers d’entreprises installateurs, d’artisans du bâtiment, de distributeurs et d’emplois industriels qui sont directement fragilisés. Sans une stratégie claire sur la sortie des énergies fossiles importées dans le secteur du bâtiment, c’est accepter de renoncer à notre souveraineté, aux gains de pouvoir d’achat et à la baisse de nos réductions de gaz à effet de serre. Sans rénovation énergétique, c’est également une baisse des rentrées fiscales pour Bercy et des factures d’énergie en plus pour les Français."
La FDMC et l'AIMCC signent un appel commun
De son côté, la Fédération des Distributeurs de Matériaux de Construction et l’Association des Industries de Matériaux et Composants de Construction plaident pour la reprise rapide de MaPrimeRénov’ « d’ici la fin septembre 2025, de manière à ce que […] le budget annuel de 3,6 Mds€ soit effectivement utilisé ». Les deux organisations font du pied au gouvernement afin d’être associées aux processus de décisions pour « présenter des propositions concrètes et opérationnelles pour sécuriser MaPrimeRénov’ ».