Dimanche 18 février, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, a été clair sur TF1 : l’Etat fera 10 Mds€ d’économie supplémentaire en 2024, et le budget de MaPrimeRénov’ y participera à hauteur d’1 Md€.
Alors que la Première ministre Elisabeth Borne avait annoncé 1,6 Md€ de budget supplémentaire en faveur de ce dispositif en juillet 2023, cette augmentation ne sera finalement que de 600 M€, pour arriver à une enveloppe de 4 Mds€ au lieu de 5 Mds€.
De la simplification, mais moins de budget
Ces annonces interviennent alors que la Capeb et la FFB avaient rencontré jeudi 15 février Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, et Guillaume Kasbarian, ministre délégué chargé du Logement. Ils s’étaient notamment entendus pour une simplification de certains aspects des dispositifs Mon Accompagnateur Rénov', MaPrimeRénov’, ainsi que sur le label RGE.
Après la satisfaction à l’issue de cette réunion de travail, qui devrait déboucher sur des évolutions réglementaires début mars, Olivier Salleron, président de la FFB, a manifesté son mécontentement sur Linkedin à la suite des annonces : « On rase gratis le jeudi et on hache menu le dimanche ! »
Retrouvez Olivier Salleron dans le premier épisode de notre podcast « Bâtir pour le climat », à écouter sur toutes les plateformes.
Un budget à consommer
Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, est plus circonspect. « Depuis deux ans, nous n’arrêtons pas de dire que s’il n’y a pas de simplification des aides, le budget ne serait jamais consommé. » S’il est impossible de savoir ce qu’il en sera en 2024, les chiffres de l’Anah en 2023 donnent raison au président de l’organisation professionnelle.
En effet, alors qu’une enveloppe de 3,5 Mds€ avait été prévue pour MaPrimeRénov’ en 2023, seulement 2,74 Mds€ ont été consommés. Il existe donc, malgré un budget réduit à 4 Mds€ en 2024, une marge de progression de 1,26 Md€ dans la consommation des aides.
« Si nous arrivons à tout décaisser, ce serait déjà bien. L'important reste toujours de simplifier l'accès aux aides », avoue Jean-Christophe Repon. Avant de nuancer son propos : « Cependant, j’ai bien signalé à Bruno Le Maire que cette annonce donnait un signal de désintéressement de la rénovation énergétique. »