« C’était une vraie réunion de travail », salue Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiments (Capeb). L'élu était invité avec le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Olivier Salleron, par Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, et Guillaume Kasbarian, ministre délégué chargé du Logement, jeudi 15 février, pour parler simplification des parcours de rénovation.
Dans la foulée, Roquelaure a communiqué trois axes importants sur lesquels les deux organisations professionnelles et le gouvernement vont travailler ces prochaines semaines : Mon Accompagnateur Rénov (MAR), le label RGE et enfin MaPrimeRénov’.
Fluidifier les travaux
Côté MAR, alors que les organisations professionnelles critiquent depuis sa mise en place le manque de professionnels agréés, le gouvernement a indiqué son intention de rendre leur interventions obligatoires seulement pour les subventions les plus élevées. « Cela concernerait donc les ménages les plus modestes qui ont le droit à des aides plus importantes », précise Olivier Salleron. Mais « reste à savoir où il faut mettre le curseur », s’interroge Jean-Christophe Repon. Toujours est-il, c’est « un moyen de fluidifier la demande de travaux, ajoute le président de la FFB. In fine, toutes les aides à la rénovation devront être conditionnées à l’intervention d’un Accompagnateur rénov’, notamment pour lutter contre les arnaques. »
Une simplification du label RGE
Autre demande de longue date de la Capeb et de la FFB : la simplification de l’obtention du label RGE. Alors que de plus en plus d'artisans manifesteraient leur réticence à se faire labelliser en raison des lourdeurs administratives, le gouvernement pourrait mettre en place un système d’obtention plus simple. Selon le président de la Capeb, cela pourrait prendre la forme d’une validation des compétences via le contrat de fin de chantier. Olivier Salleron parle « d'une plateforme numérique commune aux différents labels. » Mais rien n'est encore certain sur ce point.
Lever les contraintes
Dernier point, et non des moindres, le ministère devrait s’attaquer aux conditions d’obtention des aides MaPrimeRénov’. Le gouvernement a annoncé vouloir « lever les restrictions de financement concernant les gestes de rénovations simples et efficaces. » Jean-Christophe Repon précise : « Depuis le 1er janvier 2024, les ménages sont obligés de changer de système de chauffage afin d’obtenir des aides pour isoler leur logement. Le gouvernement pourrait lever cette condition de l’aide à l’isolation. »
Olivier Salleron ajoute que l'Etat devrait « laisser 6 mois de plus aux propriétaires de logements classés G pour obtenir une aide MaPrimeRénov’ pour la réalisation d’un monogeste : au lieu du 1er juillet 2024, il auront jusqu’au 1er janvier 2025. »
Un calendrier resserré
Reste à savoir dans quelle mesure le ministère de la Transition écologique souhaite modifier MaPrimeRénov’ pour favoriser les monogestes.
« Des dizaines d’autres points sont aussi sur la table, comme le nombre de contrôles ou encore les relations entre l’Anah et les délégataires CEE, informe Olivier Salleron. Cela se fera sur plusieurs mois, mais c’est de la tuyauterie. »
Beaucoup de choses restent à préciser donc, mais les axes de simplification sont là, « et devraient répondre rapidement à la majorité de nos demandes », se réjouit Olivier Salleron. Prochain rendez-vous en mars, « avec un calendrier resserré d’annonces concrètes attendu sous quinze jours, précise le président de la FFB. Le décret pourrait même sortir avant début mars. »