C'est un rapport d'une cinquantaine de pages, en anglais, que la Chambre de commerce a rendu public aujourd'hui à Pékin. Pour Jacques de Boisséson, président de la chambre, la Chine gagnerait à ouvrir ses marchés à une concurrence accrue et, surtout, à plus de transparence. Une manière de retourner le problème, pour ne pas dire que c'est l'Europe qui regrette la fermeture du marché chinois.
Mine de rien, les auteurs pointent du doigt des pratiques bien connues en matière d'achat public. Les entreprises que l'on veut avantager sont prévenues à l'avance, l'information sur les futurs marchés est très difficile à détecter, les critères d'attributions sont flous, et les cahiers des charges également. Cet ensemble donne aux pouvoirs adjudicateurs une grande liberté de manoeuvre pour retenir l'entreprise à laquelle ils ont décidé d'attribuer le marché.
En résumé, le rapport pointe les cinq difficultés suivantes :
- Difficulté à obtenir dans le temps, une information exacte sur les projets à venir (Difficulty in obtaining timely, accurate information about upcoming projects) ;
- Manque de communication sur les critères d'évaluation détaillés des projets (Lack of communication of detailed evaluation criteria for projects) ;
- Tendance à la décentralisation des offres conduisant à des coûts plus élevés et à moins de transparence (Trend towards decentralization of tenders leading to more costs, less transparency) ;
- Application déloyale des critères d'attribution des marchés publics (Unfair implementation of public procurement awards) ;
- Procédures de recours non satisfaisantes (Unsatisfactory appeals procedures).
La seule entreprise à se jouer de tous ces obstacles en Chine est Audi. Les fonctionnaires chinois adorent la marque allemande, semble-t-il. Jacques de Boisséson laisse entendre que les entreprises européennes pourraient peu à peu se retirer du marché si les Chinois allaient trop loin. Une menace qui fait suite aux propos du ministre Pierre Lellouche du 8 mars 2011 reprochant cette fois aux Japonais la fermeture de leurs marchés publics aux entreprises européennes.
Pour retrouver le rapport de la Chambre de commerce européenne du 20 avril 2011, cliquez ici
En savoir plus sur les propos de Pierre Lellouche du 8 mars 2011 sur le Japon en cliquant ici