Pas une semaine ne passe sans qu’une profession commence à subir les conséquences de l’actuelle pénurie de matières premières.
Une véritable réaction en chaîne mondiale dont la menace se précise pour le BTP à mesure que les stocks à disposition baissent sans être renouvelés. C'est désormais aux entreprises de canalisations de pointer plus particulièrement les carences en matières plastiques et métalliques, empêchant la production et la fourniture en volumes suffisants de produits indispensables à leurs activités.
Membre de la fédération des travaux publics, le syndicat « Les Canalisateurs » a listé les causes de ces difficultés d’approvisionnement.
Outre de nouveaux besoins de matières dues à l’épidémie de Covid-19, des facteurs climatiques tels que la vague de froid aux Etats-Unis ou l’activité industrielle croissante en Asie, l’organisation évoque la « Force Majeure » déclarée par de nombreux industriels producteurs de polymères aux USA et en Europe, par manque de matières premières et/ou défaillance de leur outil de production, la mise en maintenance d’usines transformant les matières premières destinées à fournir ses fabricants de tubes en PVC, PE et PP.
Une vive inquiétude
La précision du diagnostic est à la hauteur d'inquiétudes allant de la rupture d’approvisionnement au niveau des tuyaux et raccords, jusqu’à l’accroissement des délais de chantiers, en passant par l’augmentation des coûts et des prix des produits concernés. Or, ce scénario la profession ne veut pas le voir se réaliser, après une année à se frayer un chemin entre commande publique en berne et hausse des coûts.
« Dans un contexte déjà difficile, notre syndicat souhaite attirer l’attention des maîtres d’ouvrage sur les difficultés d’approvisionnement des entreprises, qui ont des conséquences sur le planning de réalisation des chantiers. Il est nécessaire de procéder à des prolongations et ajustements sur les délais d’exécution pour tenir compte de cette situation. C’est pourquoi, j’en appelle aux donneurs d’ordre et je leur demande d’utiliser les outils à leur disposition et de faire preuve de souplesse, pour que les entreprises puissant participer pleinement à la relance sur les territoires. », alerte Alain Grizaud, président des Canalisateurs.
Un appel aux maîtres d’ouvrage
Concrètement, pour les marchés qui comportent des clauses de révisions de prix, l’organisation appelle les maîtres d’ouvrage à répercuter les hausses des prix des matières premières en utilisant au mieux les 5 index TP propres aux travaux de canalisations.
Pour les marchés à prix fermes ou actualisables, s’agissant de circonstances imprévues, exceptionnelles et en grande partie liées aux conséquences de la pandémie actuelle, elle espère enfin que l’inflation des coûts qui entraîne manifestement un déséquilibre soit pris en compte par les maîtres d’ouvrage publics comme privés.