La renaissance du canal de Roubaix, voie fluviale désaffectée, desservant autrefois l'arrière des usines sur le versant nord-est de la métropole lilloise, est désormais programmée. L'impulsion est venue des communes limitrophes, Wasquehal, Tourcoing, Roubaix, Wattrelos et Leers, associées à la communauté urbaine de Lille (Cudl) dans un syndicat mixte du canal de Roubaix en 1995.
Une étude, réalisée par Christian Devillers, montrait que le canal pouvait constituer la colonne vertébrale de la requalification des territoires urbains dégradés du versant nord-est de la métropole lilloise.
Premier souci du syndicat mixte : mettre en place une cohérence d'aménagement sur tout le territoire traversé par le canal, définir des principes d'intervention applicables par les multiples maîtres d'ouvrage (Voies navigables de France, propriétaire du canal, l'Equipement, la région, le département, la Cudl et les villes) amenés à intervenir sur le canal ou sur ses abords. D'où la décision de réaliser une charte d'aménagement. Celle-ci, achevée au printemps dernier, résulte d'un long travail, piloté par l'agence d'urbanisme et réalisé par le cabinet JNC International (Bruxelles), associé à Concepto (Roger Narboni, Paris). C'est un gros document, abondamment illustré, qui décline des principes généraux d'aménagement (par exemple, la continuité des cheminements, la préservation des franchissements, la création d'une trame végétale forte, le corridor écologique, etc.) et des recommandations plus détaillées pour les neuf « espaces de cohérence » définis le long du canal. C'est dans ce cadre que le syndicat mixte a défini un plan sur cinq ans, chiffré à 130 millions de francs d'investissement. « Le syndicat mixte ne pourra pas tout financer ; nous recherchons des partenaires », précise Etienne Cabaret, directeur du syndicat mixte. La partie plus lourde concerne les acquisitions foncières au-delà du chemin de halage et les réaménagements de carrefours à hauteur des ponts. A plus long terme, la charte envisage que le canal soit rouvert à la navigation de plaisance.
Cet objectif ne sera pas réalisable avant une dizaine d'années car les dix écluses sont à réparer ou à refaire. Dans l'immédiat, plusieurs aménagements sont à l'étude : des jardins thématiques au Sartel et au Fresnoy. Le pont, sur le boulevard Beaurepaire, va être reconstruit par le conseil général. Les diverses institutions porteuses de ces projets s'appuient sur la charte qui, bien que n'ayant pas de valeur juridique, s'impose peu à peu comme le document de référence préalable à toute réalisation.
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Le canal pourrait constituer la colonne vertébrale de la requalification des territoires urbains nord-est de la métropole lilloise.