NORMANDIE Dommage-ouvrage : Martin Radolfi alerte les pouvoirs publics

Association normande des constructeurs de maisons individuelles

Président de l'Association normande des constructeurs de maisons individuelles, Martin Radolfi a décidé d'intervenir auprès des pouvoirs publics et des élus pour leur faire part de deux difficultés qui menacent leur profession.

Le secteur de la maison individuelle se porte bien. L'année 2000 a été exceptionnelle avec 185 000 à 190 000 maisons construites. Pourtant, vous lancez un signal d'appel ?

MARTIN RADOLFI. Oui, méfiance car les instances gouvernementales tendent à réduire ces chiffres au profit de l'habitat collectif. Nous sommes inquiets car de nouveaux textes et décrets visent à rendre obligatoire l'intervention d'un architecte conseil, lors de la création de lotissements et la construction de maisons individuelles, car la loi SRU et le blocage des POS freinent la création de lotissements.

Vous avez soulevé lors de votre dernière assemblée générale le problème des assurances. Vous rencontrez, dîtes-vous, de plus en plus de difficultés avec le dommage-ouvrage et les garanties extrinsèques. Qu'en est-il ?

Les compagnies d'assurances se désintéressent en effet de ce marché. De moins en moins de compagnies assurent ces risques et les tarifs subissent régulièrement de très fortes hausses. Il faut savoir que 65 à 70 % des déclarations de recours en dommage-ouvrage sont infondées et qu'on incite parfois à l'intervention d'un expert en 9e année, à la veille de la garantie décennale, pour un examen complet de la construction.

Concernant la garantie extrinsèque, les nombreuses compagnies d'assurance ont fondu comme neige au soleil ou se sont regroupées, et il n'en reste aujourd'hui que deux ou trois capables d'honorer cette garantie. Résultat : des tarifs devenus exorbitants et des conditions d'obtention de garantie de plus en plus sévères font que nombre de constructeurs la perdent aujourd'hui, et sont ainsi marginalisés sans autre choix que de se reconvertir en maîtres d'oeuvre, ce qui est une négation de la loi de 1990.

Que proposez-vous ?

Je souhaite intervenir auprès des pouvoirs publics pour faire en sorte qu'à nouveau la franchise pour le dommage-ouvrage redevienne obligatoire en cas de recours abusif. Il faut absolument agir et sensibiliser autour de nous pour qu'on retrouve une situation normale et une offre raisonnable des garants.

Contact : Ancmi Unicité, 10, rue Alfred-Kastler, 14000 Caen ; tél. : 02.31.43.53.43.

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Martin Radolfi : « Nous sommes inquiets car de nouveaux textes et décrets visent à rendre obligatoire l'intervention d'un architecte conseil lors de la création de lotissements. »

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