Nouvelle route du littoral: «Nous sommes dans l’attente, mais les travaux se poursuivent»

Olivier Tricoire, directeur des opérations de la Nouvelle route du littoral, fait le point sur l'actualité du chantier. Les approvisionnements font défaut, le tribunal administratif venant de suspendre l'exploitation de la carrière de Saint-Leu.

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Digue_NRL
Lors de la construction d'une des digues de la Nouvelle route du littoral, à la Réunion

Alors que le tribunal administratif vient de suspendre l’exploitation de la carrière de Saint-Leu, dont l’approvisionnement est indispensable pour terminer le chantier de la Nouvelle route du littoral (NRL). Les équipes s'organisent pour remédier à cette difficulté.

Olivier Tricoire, directeur opérationnel de la NRL, explique en détail le plan d'action pour ces prochains mois. 

Où en êtes-vous de l’avancement des travaux de la Nouvelle route du littoral ?

Nous avons réalisé environ 80 % de l’ensemble de l’itinéraire. Sur la partie viaduc, les grands travaux sont terminés. Il ne nous reste plus que les finitions à réaliser. Elles concernent l’étanchéité, les enrobages, la pose des barrières de sécurité, etc. Nous devons également poser les tapis anti-affouillement aux pieds des piles du Grand Viaduc. Ces géotextiles permettent de limiter l’érosion causée par les phénomènes de houle. Ce sont eux qui assureront la durabilité des appuis dans le temps.

Nous restons encore dépendants des conditions météorologiques pour les travaux en mer, en particulier pour la pose de ces tapis. Ces derniers sont en effet transportés depuis le port, accrochés sous une barge, puis ils sont descendus au fond de l’océan, ce qui nécessite d'avoir des conditions climatiques favorables. Nous espérons achever ces travaux pour la fin 2019 voire le début 2020, puisqu'il est encore possible d’avoir des aléas de chantier. Les travaux menés hors de l’eau sont en revanche moins impactés par la météo.

Côté digues, l’ouvrage situé à l’entrée de Saint-Denis est quasiment terminé, en revanche celui situé entre le Grand viaduc et le viaduc de la grande Chaloupe est en cours de travaux. Sa partie supérieure doit être achevée. Les travaux relatifs aux digues situées à l’Ouest de Grande Chaloupe et à partir de l’échangeur de la Possession n’ont pas encore débuté. Concrètement, cela signifie que, sur 6,7 km de digues au total, il nous en reste encore 2,7 km à réaliser.

Enfin, nous devons terminer l’échangeur côté Saint-Denis qui permettra de raccorder la route aux installations existantes.

«Il nous reste encore plusieurs mois de travaux de souille»

Depuis le début du mois, vous n’avez plus l’autorisation d’exploiter la carrière de Saint-Leu, qui devait assurer 80 % de l’approvisionnement des 2,7 km de digues qui restent à construire. Cette décision va-t-elle avoir un impact sur la suite du chantier ?

Le fournisseur du groupement vient en effet de se voir suspendre son autorisation d’exploiter cette carrière fin avril par le tribunal administratif. L’Etat est allé en cassation pour contester cette décision et la région va s’associer à cette initiative. Tout dépend du Conseil d’Etat et du délai qu'il va mettre pour rendre sa décision. Si l’avis est donné sous deux voire trois mois et qu’il est favorable, l’impact de cette annulation sur le chantier sera faible, voire nulle.

Pour le moment, nous sommes dans l’attente, mais nous continuons nos travaux. Nous avons mis en place des alternatives pour l’approvisionnement, même si cela ne simplifie pas les choses. Nous disposons ainsi d'une réserve d’andains, des cailloux qui proviennent de l’épierrage de champs agricoles réunionnais. Depuis le début du chantier, l’essentiel de notre approvisionnement provient  de cette source, mais cela reste une solution temporaire. Celle-ci a le mérite de libérer de la surface agricole utile mais elle reste limitée.

Nous avons également une autre option avec la rivière des Remparts. Les autorités sont en effet obligées de curer régulièrement ce cours d’eau, car l’accumulation d’enrochements dans son lit augmente le risque inondation. Nous récupérerons donc ces matériaux  pour notre chantier.

Ces deux alternatives constituent actuellement nos uniques sources d'approvisionnement. Il nous reste encore plusieurs mois de travaux de souille, ce qui nous épargne les grosses difficultés de calendrier pour l'instant. Il est donc encore trop tôt pour savoir si cette décision aura un réel impact sur le chantier. 

«Une solution sans digue n’est pas envisageable»

Certaines associations locales ont suggéré une variante aux digues entre la Grande Chaloupe et la Possession, en proposant, à la place, de construire un autre viaduc, ce qui éviterait d’avoir à exploiter la carrière de Saint-Leu. Cette alternative est-elle sérieusement étudiée ?

Une solution sans digue n’est tout simplement pas envisageable, car il y a eu une déclaration d’utilité publique qui a été faite en ce sens. Remettre en cause cette solution impliquerait de lancer de nouvelles procédures et de nouveaux marchés. Cela engendrerait plusieurs années de décalage pour le chantier, et des centaines de milliers d’euros de dépassement de budget. 

Il faut comprendre que ces théories remettent en cause les solutions entérinées depuis 2012. Certains nous demandent de réétudier ces possibilités, mais, j’insiste, ce n’est pas à l’ordre du jour.

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