Classée parmi les dix plus belles baies au monde, en partie propriété du Conservatoire du littoral, la côte picarde compte 30 000 hectares protégés (constructions interdites entre les stations). Pour faire respecter la loi littoral sur les 70 km de côte, le syndicat mixte a multiplié les partenariats avec les propriétaires privés, les associations sportives, les agriculteurs, la fédération des chasseurs. Des millions d’oyats sont replantés pour tenir les dunes, chevaux et moutons entretiennent les marais, les sentiers balisés canalisent les promeneurs dans les Bas-Champs et les visiteurs sont invités à laisser leur voiture à l’entrée des stations. Mais la reconquête des espaces publics s’épuise quand la pression touristique s’accentue sur les petites communes qui n’ont pas les moyens financiers et techniques d’un aménagement à la hauteur de la réputation de la baie.
« Depuis la modification de ses statuts, le syndicat mixte n’est plus compétent en aménagement public et la dispersion des maîtrises d’ouvrage pousse au renoncement insidieux, estime Jean-Christian Cornette, directeur du syndicat. Plutôt que de viser l’excellence, ce sont les prix qui guident la décision. » La décision de l’Etat, qui doit classer « Grand site » un ensemble de 26 communes, certainement courant 2008, est donc très attendue.
Mettre en valeur l’authentique naturel et architectural
Suivant le dossier établi par l’Atelier de l’Île en 2005, la liste des actions protectrices est connue jusqu’en 2011 et déjà en cours d’application « afin de mettre en valeur l’authentique en termes de capital naturel et architectural, tout en développant les usages, métiers et traditions spécifiques ». Il faut pallier la dégradation du paysage, résorber les parkings et les campings sauvages, restaurer les marais, restaurer l’habitat traditionnel, améliorer la qualité des lotissements, maîtriser les flux touristiques et privilégier les liaisons douces. Au printemps, l’Etat a décidé de financer l’étude de préfiguration du « parc marin » englobant les trois estuaires de la Canche, l’Authie et la Somme, pour parfaire la connaissance des milieux, maintenir la pêche et la biodiversité sous-marine.
Objectif, un classement en 2010.