De Honfleur à La Rochelle, les ports de plaisance Manche Atlantique connaissent une croissance paradoxale. Les listes d'attente pour obtenir un « anneau » s'allongent, atteignant parfois le double de la capacité des ports. Et pourtant, les entreprises de travaux publics maritimes en témoignent : les travaux ne suivent pas au rythme de la demande.
Frilosité des maîtres d'ouvrage, manque de financement, incidences de la loi littoral, contraintes de la loi sur l'eau - notamment les rejets polluants - sont classiquement évoqués. Mais il faut compter aussi sur l'inflation du contentieux juridique, des recours face à des projets insuffisamment présentés aux populations locales, qui font pencher la balance des maîtres d'ouvrage vers un urbanisme de plaisance plus modéré, moins consommateur d'espace, aux équipements plus légers et moins traumatisants pour l'environnement.
Le marché de la plaisance est en plein essor, mais il faudra que les entreprises s'adaptent : si l'entre- tien continuera toujours (dragage, enrochement, confortement des digues), les aménagements lourds seront plus rares. A l'évidence, les aménagements paysagers, plus qualitatifs, prennent le pas sur le génie civil pur.