Depuis le nouveau rooftop paysager de 700 m2 , pourra-t-on suivre le passage des satellites dans le ciel parisien ? Basé place Maurice-Quentin (Paris Ier ), dans le quartier des Halles, le siège du Centre national d'études spatiales (Cnes) amorce une rénovation en profondeur dont le coût global avoisine les 20 M€ HT. Les travaux, qui ont démarré mi-2024, sont menés dans le cadre d'un marché de conception-réalisation par GA Smart Building, mandataire d'un groupement également composé de l'agence SK & Associés Architectes, du BET Artelia et de l'acousticien Gamba.
Si un déménagement en banlieue fut un temps envisagé pour réaliser des économies de loyer, le Cnes a finalement trouvé une solution permettant de maintenir son siège dans ce lieu emblématique. L'agence spatiale a négocié avec la foncière Gecina, propriétaire des locaux, un nouveau bail de plus de vingt ans assorti d'une substantielle baisse de loyer, le situant aux alentours de 400 euros/ m2 , à condition de mener à ses frais la nécessaire modernisation de ce bâtiment de 9 200 m2 datant du début des années 1980.
« Ramener la lumière naturelle »
Au-delà des enjeux de performance énergétique avec le passage d'une étiquette E à B grâce à une isolation par l'intérieur et au changement des menuiseries, l'opération se concentre essentiellement sur l'aménagement intérieur. « L'une des gageures était de ramener la lumière naturelle au cœur des plateaux, explique Eric Benyahia, de l'agence SK & Associés Architectes. Au fil d'aménagements successifs, les anciens bureaux étaient de plus en plus cloisonnés et donc très sombres. Nous avons redessiné des espaces libres, modulables et lumineux s'organisant autour du patio central. Pour retrouver un peu de hauteur de plafond, nous avons laissé apparents les éléments techniques. » Quant à l'aspect extérieur de l'édifice, il ne change quasiment pas : la pierre de façade et la modénature d'origine sont conservées, seule l'entrée est repensée pour gagner en visibilité.
Le projet, qui a déjà obtenu une certification HQE niveau excellent en phase conception, se veut exemplaire sur le plan environnemental : raccordement au chauffage urbain pour la production de chaleur et de fraîcheur, utilisation de peintures et moquettes recyclées, implantation de sondes mesurant la qualité d'air…
En mars 2026, les équipes réintégreront des locaux modernisés, plus lumineux et entièrement réaménagés en flex office. Par ailleurs, rationalisation oblige, le Cnes n'occupera plus que les deux derniers étages (3 500 m2), au lieu de cinq auparavant. Les trois niveaux inférieurs accueilleront plusieurs organismes étatiques liés aux activités spatiales, ainsi qu'un incubateur de start-up spécialisées dans ce domaine.
