Etant lié à l’individuel neuf, le marché des poutrelles/hourdis a connu un climat assez favorable en 2011, après d’importants reculs en 2008/2010 (de l’ordre de - 30 %). Les statistiques de la Fédération des industries du béton (FIB), montraient pour 2010 une baisse des volumes en tonnages de - 4 % pour la famille « poutrelles, hourdis, tuiles » comme pour les blocs. En revanche, ces produits destinés au plancher et à la toiture de maisons ne baissent que de 1 % en valeur, contre - 6 % pour les blocs. Les poutrelles sont à l’évidence des produits à plus forte valeur ajoutée, et qui souffrent par ailleurs moins que les grands éléments de plancher (- 12 %). Les possibilités d’anticiper les tendances de vente d’une année sur l’autre pour ces produits du gros œuvre sont assez grandes. Compte tenu de l’évolution des autorisations de logement, 2012 sera moins favorable que 2011. La pénétration des produits béton en plancher neuf de maisons individuelles semblant maximale, comment réussir à développer le marché, sachant que ces produits béton sont peu présents en rénovation ? Une piste, comme le souligne Didier Cachard (Rector), est de renforcer la part de la solution hourdis/poutrelles sur vide sanitaire en substitution de la construction sur terre-plein. L’opportunité est fournie par le récent DTU 13.3 (exigeant pour la mise en œuvre sur terre plein). Plus généralement, la hausse du foncier implique de construire sur des terrains plus difficiles, ce qui serait plus favorable aux planchers bas préfabriqués, suivant Christian Herreria (Syndicat des hourdis et poutrelles/FIB). La thématique thermique a dominé l’actualité technologique du secteur des planchers béton depuis dix ans. Face au « bond en avant » exigé par chaque nouvelle RT, que ce serait-il passé si les ponts thermiques n’avaient pu être traités ? Un avantage certain serait revenu à la filière sèche ! Face à ce « défaut de la cuirasse » de la filière béton, les industriels de la poutrelle ont joué un rôle significatif sur le terrain de l’innovation avec les rupteurs de ponts thermiques, la RT 2012 les amenant d’ailleurs à proposer une nouvelle moisson de solutions. « Elle exige une rupture non pas seulement partielle, comme la RT 2005, mais totale des ponts thermiques », souligne Didier Cachard. Autre tendance : le déclin des hourdis lourds, au profit d’entrevous légers (polystyrène, bois). Le recours aux nouveaux bétons BHP permet aussi de développer des poutrelles plus résistantes, et donc plus légères pouvant être posées sans étais. Pour Jean-Marc Paris (KP1), une priorité surtout pour l’avenir est de conforter la compétitivité générale de la solution béton face au besoin de logements des Français. « On considère en effet que 500 000 logements devraient être construits par an. Cette demande n’est que partiellement satisfaite pour des raisons économiques. Que faire pour diminuer le coût global et rendre la construction plus accessible ? » Sur le plan systémique, le plancher est un élément clé. « Il ne faut pas s’intéresser seulement au seul rôle du maçon, mais optimiser l’intervention de tous les corps d’état du second œuvre : pose des plafonds, chauffage par le sol, électricité, VMC double flux, etc. »
