"Les mesures annoncées dans le Plan de relance flèchent d'importantes sommes pour la rénovation énergétique des bâtiments. Dont acte. Mais l’Ademe souligne, dans ses études, que seuls 25% des travaux réalisés font changer de classe les bâtiments. On voit là l’importance du diagnostic d’ensemble avant intervention pour mettre l’argent au bon endroit. Que ce soit pour le parc tertiaire ou celui de logements sociaux, ce diagnostic préalable doit être établi en coordination avec l’architecte pour donner un cadre cohérent aux travaux entrepris.
Annoncer des sommes, c’est bien. Mais il faudra que le Projet de loi de finances (PLF) 2021 affine la manière dont les aides à la rénovation énergétique seront accompagnées, notamment pour soutenir les filières locales (chanvre, bois, etc.) et faire ici d'une pierre deux coups. L’intervention de l’architecte, dans les études et le choix des matériaux à mettre en œuvre pour soutenir ces filières locales est ici indispensable. C’est là où sa plus-value est la plus importante.
En matière de travaux de rénovation énergétique, l’intervention doit être équilibrée et globale : parois vitrées, parois opaques et renouvellement d’air. Cette dernière dimension, la ventilation et la qualité de l’air intérieur, est souvent oubliée. On le voit avec les prises de position des associations de consommateurs : les malfaçons sont encore trop nombreuses, qui pourraient être évitées par le choix de matériaux de qualité et un suivi des travaux par l’architecte.
Enfin, il faut une action forte sur la formation de tous les acteurs à la transition énergétique, de même qu’en direction des écoles d’architecture en faveur de la recherche et de l’innovation en lien avec les territoires.
Attendons le Projet de loi de finances (PLF) 2021 et faisons preuve d’intelligence!"