D’ici la fin mai, 9 des 25 agences de Point.P en Espagne auront mis la clé sous la porte, entraînant le départ de 140 des 320 salariés de l’enseigne. Les salariés restant dans l’entreprise se sont par ailleurs vu demander une baisse de 10% de leur salaire – demande pour l’instant bloquée par un mouvement social dans certaines agences de Catalogne. Depuis le déclenchement de la crise, il s’agit du second plan social pour Point.P Espagne, après celui de 2010. En cinq ans, les effectifs de l’enseigne généraliste dans le pays auront donc fondu de 700 à 140 salariés, et de 49 à 16 points de vente.
« Adapter le réseau à la taille du marché »
« L’effondrement du marché de la construction nous conduit à ces ajustements, déclare Daniel Gomez, directeur général Saint-Gobain Distribution Europe du Sud. Depuis 2007, le nombre de logements mis en chantier a chuté de 800 000 à 80 000 unités par an. Or c’est sur ce segment du résidentiel neuf que Point.P est positionné : il nous fallait adapter le réseau à la taille du marché, après plusieurs années de perte très élevées ». Dans un mail envoyé à notre rédaction, un collectif de salariés espagnols réfute cet argument et réclame l’annulation des licenciements « pour un groupe qui continue à accumuler les profits tant en Espagne et en France qu’à l’international ». Ce même collectif accuse la direction d’avoir profité de la nouvelle loi sur les règles de licenciement adoptée en mars par le gouvernement de Mariano Rajoy, afin de « proposer un minimum d’indemnisation » aux licenciés. « Notre décision n’a rien à voir avec un effet d’aubaine puisque le plan social était envisagé dès l’an dernier, répond Daniel Gomez. Nous avons pu reclasser certains salariés dans d’autres enseignes du groupe en Espagne, et nous avons mis à disposition des 140 licenciés les services d’une société de placement. »
Pas d’amélioration attendue avant 2014
Les points de vente fermés – huit en Catalogne, un au Pays Basque – étaient jugés mal adaptés à la configuration du marché – trop petits, trop loin des centres urbains. La direction indique son intention de « garder des positions fortes en Catalogne » malgré des prévisions d’activité toujours négatives pour les années 2013 voire 2014. Sur les 16 agences maintenues, 12 sont situées en Catalogne, les autres se répartissant entre le Pays basque et la région de Lleida.