Un possible surpoids du camion qui roulait sur le pont qui s'est effondré à Mirepoix-sur-Tarn (Haute-Garonne), tuant deux personnes, était mardi 19 novembre au centre des investigations, le maire assurant qu'il pesait "plus de 40 tonnes", soit plus du double autorisé.
Les plongeurs de la gendarmerie "ont reconnu l'engin et en faisant l'addition du poids du camion, de ce qu'il transportait (...) on estime à plus de 40 tonnes, largement. C'était un camion de gabarit hors normes, le pont a craqué", a affirmé à l'AFP l'élu, Eric Oget. Or le pont suspendu pouvait supporter une charge maximale de 19 tonnes...
Le camion, un "porte-char", appartenait à une entreprise locale de forage, qui a été perquisitionnée.
Les enquêteurs poursuivaient mardi leurs investigations, en exploitant notamment les images prises par les plongeurs, des constatations techniques précieuses pour la suite de l'enquête. Des deux côtés du pont, des gendarmes ont "gelé" la scène avec des lasers et des drones en vue d'un modélisation en 3D, a constaté l'AFP.
La carcasse du camion devrait être remontée à la surface mais cette opération complexe pourrait prendre du temps. Le chantier sera compliqué par le dénivelé de 19 mètres entre la surface de l'eau et la chaussée.
Le passage de camions en surpoids "n'y était pas exceptionnel"
Le tablier du pont s'est presque totalement effondré dans le Tarn, précipitant dans l'eau les deux véhicules qui s'y trouvaient: une voiture et le poids-lourds.
Selon le président de la communauté de communes, Jean-Marc Dumoulin, le passage de camions en surpoids n'y était pas exceptionnel, ce qui aurait pu le fragiliser.
Deux personnes ont trouvé la mort dans l'effondrement de ce pont datant de 1931 et qui depuis une rénovation en 2003 "n'avait pas été identifié comme posant des problèmes particuliers" : une adolescente de 15 ans habitant Mirepoix-sur-Tarn, et le chauffeur du camion.
La région compte d'autres ponts suspendus, construits après les crues du Tarn de 1930 qui avaient endommagé les ponts anciens.