Une baisse moyenne de 22% des consommations énergétiques entre la décennie 2010 de référence et 2022. C’est le résultat enregistré par l’Observatoire de la Performance Energétique de la Rénovation et des Actions du Tertiaire (Operat), la plateforme numérique opérée et gérée par l’Ademe, qui recueille annuellement les consommations d’énergie du secteur tertiaire assujetti au Dispositif Eco Energie Tertiaire (DEET, ex-décret tertiaire) concrétisé par la loi Elan.
Cette réduction moyenne de consommation d’énergie des bâtiments émane de 750 000 déclarations de consommation entre janvier 2022 et janvier 2024, représentant 600 millions de mètres carrés du parc tertiaire qui s’élève au total à un milliard de mètre carré. « A la lumière de ce résultat, les consommations énergétiques ont donc diminué de plus de la moitié de l’objectif de réduction de 40% fixé pour 2030 par l’ex-décret tertiaire par rapport à la décennie 2010 » a constaté Romuald Caumont, chef adjoint du service Bâtiment de l’Ademe.
L’outil Operat permet ainsi de mesurer et de suivre l’évolution des consommations énergétiques du secteur tertiaire en phase avec la feuille de route du DEET qui vise à renforcer l’efficacité énergétique des bâtiments, avec des objectifs de réduction de consommation de 40% en 2030, 50% en 2040 et de 60% en 2050 par rapport à la décennie 2010. « Notre plateforme Operat est un moyen d’action du DEET pour vérifier l’atteinte des objectifs réglementaires, diffuser et valoriser les données collectées pour mieux comprendre les consommations et améliorer la connaissance du parc tertiaire » a souligné Emerson Cabane, chef de projet à l’Ademe. « Cet outil permet d’accélérer la dynamique de sobriété énergétique du parc tertiaire, jusqu’ici embryonnaire par rapport à celle de la rénovation énergétique du parc résidentiel » a ajouté Romuald Caumont.
Des consommations réduites de 30% depuis 2010 pour les bureaux
Selon les données recueillies par Operat, l’immobilier de bureaux a réduit sa consommation énergétique de 30% entre les années 2010 et 2022, l’immobilier logistique de 22%, les bâtiments de commerce alimentaire de 20% et ceux des autres commerces de près de 30%. Dans le public, les établissements de santé n’ont diminué leur consommation que de 16%, alors que ceux de l’enseignement l’ont baissé de plus de 26%. Quant à l’hôtellerie, elle l’a réduite de 21%.
Pour tenir la trajectoire du DEET, le secteur tertiaire pourrait aller plus loin dans sa sobriété énergétique. Cela passe par un effort accru de sensibilisation et de formation des entreprises, « le besoin d’un portage de politique publique plus fort comme celui sur la rénovation énergétique des logements et un dispositif d’accompagnement conséquent comme le propose l’Ademe aux acteurs du tertiaire engagés dans la transition énergétique » selon Romuald Caumont.
L’efficacité énergétique demande également des investissements parfois importants pour réaliser des travaux dédiés. « Tous les gisements d’économie d’énergie ne nécessitent pas forcément de grands travaux. Cela dépend de l’état des bâtiments et de la nature des activités. L’enseignement doit plutôt améliorer son isolation thermique et les commerces réduire la consommation de leur éclairage », a estimé Emerson Cabane.
