Quelle est votre vision du syndicat mixte, après trois mois de présidence ?
En tant que conseiller général d’opposition, depuis dix ans, j’observais des communes sous la coupe d’un acteur puissant. Maintenant que je vis le syndicat au quotidien, je vois qu’il remplit sa mission de conseil, d’opérateur et de régisseur d’équipements. Je n’ai aucun plan, j’analyse, je rencontre, j’écoute. Pas question de changer le syndicat mixte avant d’être bien au fait des réalités, car c’est un outil performant avec des salariés compétents. Cependant, à la demande des élus comme des cadres, j’ai créé un bureau plus deux commissions : espaces naturels/environnement et vie des équipements/suivi des dossiers d’aménagement.
Quels sont ces grands dossiers ?
Les plus importants sont lancés, comme le centre conchylicole au Crotoy et les aménagements d’Ault. Sur la colline d’Ault, le Moulinet se conçoit avec Bouygues et Vinci pour accueillir deux cents logements et des équipements. Le projet du port va évoluer, la discussion est engagée avec la Diren et les communes doivent affiner leur tour de table. Dans les réunions publiques sur le trait de côte, je m’attache à faire évoluer les mentalités, à remplacer l’idée paralysante de défense contre la mer par un discours positif sur le développement des stations. Hormis l’opération Grand site, la Picardie-Maritime manque encore d’ambition. Mais comme personne n’est prêt à payer une seconde digue à Cayeux, mieux vaut oublier et réfléchir à l’évolution de la commune à terme. Concentrons-nous sur les services aux habitants, sur le logement, car la pression immobilière, insupportable, risque de banaliser la Baie de Somme. Il est urgent d’arrêter de construire des immeubles médiocres et d’accorder des permis en zone inondable. Il faut donc lancer un Scot. Dès les premières discussions, les élus seront plus attentifs à la qualité des projets.
Quelle organisation du territoire souhaitez-vous ?
A côté du syndicat mixte qui a 34 ans d’expérience sur 18 communes de la frange côtière, arrivent trois structures au périmètre plus vaste, deux Pays et un parc naturel régional en phase de préfiguration. Tous occupent une surface différente, aucune ne recouvre l’arrondissement d’Abbeville. C’est absurde. Il faut définir le rôle des investisseurs publics par rapport au privé, le rôle d’Abbeville et élargir la compétence du syndicat mixte à toute la Picardie-Maritime.
