Reconstruction à Mayotte : et maintenant, le fléchage des investissements

Plus de cinq mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, la réponse du gouvernement entre dans une nouvelle phase, celle de la refondation à long terme de l’archipel.

Géré par la Société immobilière de Mayotte, filiale du bailleur CDC Habitat, ce bâtiment a été touché par le cyclone Chido en décembre 2024.
Géré par la Société immobilière de Mayotte (Sim), filiale du bailleur CDC Habitat, ce bâtiment a été touché par le cyclone Chido en décembre 2024.

« Refonder » l'archipel meurtri de Mayotte en proie à une crise aussi durable que multidimensionnelle : c'est l'ambition d'un projet de loi gouvernemental examiné à partir du 19 mai au Sénat.

Après les réponses d'urgence vitale menées sur le 101e département français, le plus pauvre d'entre eux, puis l'effort de reconstruction accéléré par l'adoption d'un premier texte de loi dédié mi-février, cette troisième étape s'attaque à un chantier beaucoup plus vaste et doit mettre l'Etat face à ses responsabilités, notamment financières.

La « loi-programme » soumise aux sénateurs orchestre ainsi une promesse d'Emmanuel Macron, celle de déployer, d'ici 2031, 3,2Mds€ d'investissements publics fléchés vers l'eau, l'éducation, la santé, les infrastructures ou la sécurité.

« Echéancier » des investissements

Les objectifs de l'exécutif sont listés dans un long rapport annexé au projet de loi, que les sénateurs pourront amender et préciser dès les premières heures de débats. Ces derniers s'étireront jusqu'à un vote solennel prévu le 27 mai, et l'Assemblée nationale devrait s'en emparer en juin.

Construite avec les élus locaux, cette loi sera particulièrement scrutée sur l'archipel, où les demandes des élus se font chaque semaine plus pressantes sur le logement, l'éducation ou encore l'immigration. « On ressent une vraie démarche d'engagement de l'Etat pour nous aider à sortir de cette crise. Mais l'urgence pour nous, c'est d'avoir un échéancier, un calendrier précis des investissements », pointe la sénatrice de Mayotte Salama Ramia (groupe macroniste RDPI).

Cet enjeu crucial a été identifié au Sénat, qui devrait renforcer le volet programmatique du texte, en imposant notamment au gouvernement de chiffrer, année après année, les investissements qu'il prévoit.

Toujours dans le but de « rassurer localement », les sénateurs ont aussi proposé en commission d'instaurer un « comité de suivi », pour que les promesses ne restent pas lettre morte. Autre irritant probable, un article pour faciliter les expropriations en vue d'accélérer la reconstruction.

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