Reconversion Restructuration complexe de salles de cinéma

Problème Reconvertir le musée de l’automobile et le Dôme Imax attenant, situés à Paris-La Défense, en un complexe cinématographique UGC, en surchargeant au minimum le plancher en béton existant. Solution Mettre en œuvre une charpente métallique suspendue qui supporte la quasi-totalité des aménagements intérieurs et reporte les charges sur les poteaux existants.

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La rénovation-extension du centre commercial des « Quatre Temps » à La Défense (Hauts-de-Seine), datant de 1981, a été guidée par le renforcement de son pôle de loisirs. Ce qui a conduit le groupe UGC à réaliser un nouveau multiplexe cinématographique Ciné Cité de 16 salles, devant accueillir 3 700 personnes.

Implanté au-dessus de l’hypermarché Auchan et à proximité de la Grande Arche, le projet, conçu par l’architecte Alberto Cattani, consiste à reconvertir le bâtiment existant qui accueillait le musée de l’automobile (1991), ainsi que la salle de cinéma en 3D du Dôme Imax (1992).

L’immense volume du musée, s’élevant sur une hauteur de 13 m, a fait l’objet d’une démolition de l’ensemble de ses infrastructures, dont notamment de nombreux planchers situés en mezzanine, alors que le Dôme Imax, conservé en l’état, est juste restructuré. Les travaux ont débuté en janvier 2005, l’ouverture du multiplexe est prévue pour la mi-avril 2006.

Technique spécifique de reprise de charges. Pour implanter les salles dans l’enveloppe existante, il a fallu utiliser des matériaux légers afin de ne pas surcharger la dalle en béton et la charpente du toit. En effet, le plancher ne peut pas supporter des charges supérieures à 500 kg/m2 et les charges admissibles pour la charpente ne peuvent dépasser 40 kg/m2.

La réponse à cette difficulté majeure a été de créer une charpente métallique suspendue à fortes sections qui puisse reporter les charges sur les poteaux porteurs conservés. Dimensionnée et mise en place par l’entreprise Castel et Fromaget, elle supporte la plus grande partie des aménagements : gradins, cloisons, cabines de projection, et certains foyers. La structure existante en acier comporte des poteaux ronds de 32 cm, positionnés suivant une trame de 8 m, et des poutres de 16 ou 32 m de portées. Les charpentes se composent de deux poutres caissons de 3,40 m de haut reposant sur les poteaux existants ou recréés. Ce principe de poutre-caisson permet de reprendre les efforts longitudinaux et transversaux, afin de ne transmettre que des efforts verticaux sur l’existant.

Cloisons en plâtre de grande hauteur. Pour la partition des salles, le choix de cloisons en plaques de plâtre s’est imposé, en raison de la légèreté de ce matériau et de ses vertus acoustiques.

Ce sont les produits de Placoplatre qui ont été retenus, pour son système de cloisons de grande hauteur et sa garantie de résistance au feu. Ces cloisons sont posées sur les poutres de la charpente. Ainsi, la mise en œuvre des 85 000 m2 de plaques, menée par l’entreprise Sud Est Plâtre, débute lorsque les charpentes sont installées. On fixe, par boulonnage, des sabots sur les profilés au sol de la charpente, suivant un calepinage variant de 1,20 m à 2,40 m d’entre axe. La pose d’une bande résiliente les désolidarise de l’ossature. Ces sabots accueillent les différents montants Mégastil en acier galvanisé en forme de U, également fixés par des boulons.

Les trois types de montants employés varient en fonction de la hauteur à traiter.

Acoustique et protection incendie. Sur ces montants sont boulonnées, tous les 50 cm de haut, des lisses horizontales. Puis, dans l’épaisseur des profils, on glisse une couche de laine de verre, pour assurer l’isolation acoustique. Sur les deux faces de l’ossature ainsi créée, sont vissées deux ou trois plaques BA 13 et BA 18.

Les triples épaisseurs sont réservées aux séparatifs entre salles, dont la performance acoustique est de 73 dB et la stabilité au feu de 1 h 30. Et pour accrocher la cloison en partie haute sur la charpente existante, un rail, boulonné sur la poutre treillis, sert à fixer un sabot de liaison.

Quant aux plafonds en plaques de plâtre, positionnés à près de 8 m de haut, ils sont traités de la même façon que les cloisons, mais à l’horizontale. Seule différence : la pose sur les montants de pièces anti-vibratiles Win Fix. En fait, ce système d’imbrication étroite entre la charpente et les plaques de plâtre a permis de régler les contraintes acoustiques et de résistance au feu draconiennes, le bâtiment étant répertorié en ERP (Etablissement recevant du public) de première catégorie.

Chaque salle de cinéma, complètement isolée phoniquement, est traitée comme « une boîte dans la boîte », puisqu’on ne touche jamais à l’écrin du bâtiment, un dégagement étant ménagé sur toute sa périphérie.

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