Il faudrait plus que doubler les investissements dans les réseaux de chaleur pour atteindre les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie, estime la FNTP dans une étude publiée le 22 mai. La feuille de route gouvernementale prévoit de tripler la chaleur livrée par les réseaux pour atteindre 90 TWh en 2035 contre 26,4 TWh en 2024 ce qui, selon les calculs de l’Ademe, nécessiterait l’installation de 595 km de nouveaux réseaux chaque année. Or le rythme de déploiement actuel en est loin avec 353 km/an en moyenne entre 2018 et 2023. Même s’il semble s’accélérer avec 517 km déployés en 2022 et 469 km en 2023, « l’effort reste insuffisant », s’alarme la fédération.
Construction, extension et maintenance
Selon des projections réalisées par la FNTP en se basant sur le projet EnRezo du Cerema, 43 % (38,7 TWh) des 90 TWh de chaleur livrés par les réseaux en 2035 proviendront de nouvelles infrastructures et 57 % (51,3 TWh) seront issus de l’extension des réseaux existants. Un développement qui nécessitera 892 M€ par an contre 343 M€ en 2021 et 311 M€ en 2022 selon les chiffres de l’Ademe. Et c’est sans compter les travaux de maintenance des infrastructures existantes qui devront également doubler d’ici à 2035. Au total, 1,2 md€ devront être investis chaque année pour tenir les objectifs de la PPE.
Un fonds chaleur sous-dimensionné
La chaleur renouvelable et de récupération (ENR&R) représente 65 % des sources d’énergie utilisées par les réseaux de chaleur. Le fonds chaleur géré par l’Ademe, leur principal levier de financement, reste « sous-dimensionné pour répondre aux objectifs ambitieux de la transition énergétique », juge la FNTP alors que les discussions préparatoires au budget 2026 ont commencé. En 2025, ses crédits ont été maintenus à 800 M€ mais le gouvernement avait initialement prévu de les réduire à 540 M€.« La part des investissements dédiée aux travaux publics, principalement représentée par le génie civil, la pose de canalisations, le terrassement/forage et les tranchées, pourrait (…) atteindre environ 510 M€ par an » et 2800 emplois contre 178 M€ et 950 emplois en 2022, calcule la fédération.