RHONE-ALPES Enquête sur trente maitres d'ouvrage publics et privés

Regards sur l'entreprise générale

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«L'entreprise générale, telle la langue d'Esope, peut être la meilleure ou la pire des choses », remarque cet observateur vigilant de la filière de construction rhônalpine ! Entreprise générale de France BTP Rhône-Alpes a souhaité en savoir plus sur la perception de l'entreprise générale par les maîtres d'ouvrage rhônalpins avec une enquête (1) confiée à la junior entreprise d'EM Lyon.

Sur les trente maîtres d'ouvrage interrogés, vingt-deux ont recouru à l'entreprise générale et vingt s'en déclarent satisfaits : ils mettent en avant la coordination, le respect des délais et la qualité ; en revanche, le prix, le manque de transparence et de souplesse sont les points faibles.

Quant au rapport entre l'entreprise générale et la maîtrise d'oeuvre, trois maîtres d'ouvrage sur quatre pensent que la mission de maîtrise d'oeuvre doit être adaptée, notamment le pilotage et la coordination de chantier. Enfin, un maître d'ouvrage sur deux juge que les relations avec la sous-traitance sont difficiles, même si d'aucuns admettent une tendance à l'amélioration.

Parmi les raisons favorables le plus souvent citées, on retient une responsabilité globale dans un chantier important et/ou complexe, le respect des délais avec la capacité à proposer des variantes et une bonne pérennité de l'entreprise, la qualité de l'exécution.

Conclusion : 60 % des maîtres d'ouvrage motivent le choix de l'entreprise générale par les caractéristiques de l'opération. Ce qui ne déplaît pas à Jacques Marcel, délégué régional d'EGF BTP Rhône-Alpes, « défenseur d'un vrai métier qui s'appuie sur le référentiel EGF », soucieux de voir les grands donneurs d'ordres régionaux motiver leur choix en toute connaissance de cause, « pour une meilleure qualité de la dépense publique ».

La Société anonyme de construction de la ville de Lyon (SACVL) et Hewlett Packard témoignent à la lumière de leur expérience de maître d'ouvrage.

Pour Gérard Klein, directeur général de la SACVL, « maître d'ouvrage privé d'intérêt général », le choix entre entreprises générales et corps d'état séparés dépend de l'analyse du chantier, des besoins, des impératifs et des priorités définis par le maître d'ouvrage. Face au savoir-faire reconnu à l'entreprise générale, il insiste sur la nécessité pour le maître d'ouvrage d'être fort : « L'entreprise générale respecte les vrais professionnels. » Et de sous-entendre qu'un couple maître d'ouvrage/maître d'oeuvre insuffisamment armé serait laminé !

Michel Barré, responsable de la construction Europe-Moyen-Orient-Afrique de Hewlett Packard, ne dit rien d'autre : « Si l'équipe de projet, maîtrises d'ouvrage et d'oeuvre incluses, est bien organisée et si les rôles, les responsabilités et le process sont communiqués, l'entreprise générale ne présente pas de défaut par nature », à condition d'avoir toujours un projet « bien bordé ». Les critères de choix tiennent compte des difficultés : s'il y a répétitivité et délais tendus, place à l'entreprise générale, s'il y a exigence technique, priorité aux spécialistes ou au groupement.

Au rang des progrès accomplis par l'entreprise générale, Gérard Klein (sa carrière l'a conduit à travailler dans une entreprise générale !) souligne une transparence et une proximité accrues où l'arrogance tend à reculer. Cependant, Michel Barré pointe une certaine difficulté à manager les inévitables changements et quelques lenteurs dans l'après-vente qu'un « bon contrôle qualité doit minimiser »!

(1) Trente entretiens réalisés d'une manière confidentielle et anonyme.

« L'entreprise générale respecte les vrais professionnels »

Gérard Klein, maître d'ouvrage, directeur général de la SACVL

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