Le pari peut sembler un peu fou sur un marché en proie à la concurrence de produits issus de pays à bas coûts de main d’œuvre et sur des segments qui ne brillent pas par leur croissance, comme l’automobile et le bâtiment. Pourtant l’actionnariat familial de Sam Outillage a validé la stratégie Cap 100, pour 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017.
Animée par Frédéric Champevère, président de l’entreprise, et Olivier Blanc, directeur général, cette stratégie vise à constituer un groupe européen de l’outillage autour de Sam, avec une place de leader en France. Son objectif de 100M€ représente plus qu’un triplement de chiffre d’affaires par rapport à 2010 (moins de 30M€). Une telle progression sera donc assurée par de la croissance externe.
La croissance externe pour constituer un groupe européen
Déjà trois sociétés ont rejoint Sam en deux ans : PTS spécialiste de l’outillage pneumatique pour la maintenance automobile, Sova2i société de tôlerie fine qui fournissait déjà des servantes à Sam, et Rodac marque de référence des ateliers automobiles au Benelux et présent sur un marché phare, l’Allemagne. «Bien sûr nous allons poursuivre les acquisitions, notamment vers le segment du bâtiment pour être plus représentatif sur ce secteur, assure Olivier Blanc, avec deux exigences : que la direction de ces entreprises adhèrent au projet de Sam et que les sociétés soient en bonne situation financière».
L’autre pilier de sa croissance exponentielle, Sam Outillage le fait reposer sur l’innovation, avec des équipes –huit personnes sont désormais rattachées à la R&D- et des investissements (5% du CA). Frédéric Champevère n’hésite pas à parler d’innovations de rupture pour les projets en cours chez Sam. En tête, les outils et les rangements «intelligents» dotés de puces RFID actives, ou le système PEA, basé sur le principe d’une énergie autonome (bouteilles d'air sous pression de 300 bars) et présenté fin juin sur son site de Saint-Etienne. «Nous visons un très grand nombre de corps de métier avec le PEA, souligne Olivier Blanc, et nous changeons de modèle puisqu’il s’agit d’un système complet avec des bouteilles en location que nous ré-emplirons nous-même.» D’où l’impératif pour Sam de faire adhérer à son projet, son réseau de distribution professionnelle (quincaillerie-outillage-FI, matériaux et sanitaire pour le négoce bâtiment).
La prime au "made in France"
Enfin, communication et marketing vont être mobilisés pour Cap 100, afin de dynamiser l’image de la marque (auprès de tous les publics) avec un message: le made in France. 60% des produits commercialisés par Sam sont fabriqués dans l’Hexagone (dont les deux-tiers par son usine), 20% le sont en Allemagne, Espagne, Italie et 20% hors d’Europe (principalement à Taïwan) assure l’entreprise. «Pour l’innovation, comme pour la réactivité commerciale, c’est fondamental de maîtriser l’outil productif», résume Olivier Blanc.