Un recul d'activité de 7,1 %, 50 000 emplois perdus dont la moitié d'intérimaires : le président de la FFB, Didier Ridoret, a revu à la baisse ses prévisions pour 2009 (-4 % en volume et -36 600 emplois). Car en repli de 1,6 %, la rénovation n'aura pas réussi à compenser la chute du neuf (-12,5 %) qualifiée de « mauvaise surprise ». 2010 s'annonce aussi en décroissance : la FFB table sur un retrait de 3,1 % de l'activité et la perte de 30 000 emplois. Malgré tous les espoirs mis dans l'éco-prêt à taux zéro, l'entretien ne progresserait que de 0,5 %, le recul du neuf restant limité à 7,2 %.
La France construirait cette année 90 000 logements de moins qu'en 2008 (310 275 contre 400 191, France entière). Mais les mises en chantier remonteraient légèrement l'an prochain (à 332 623). Une reprise que l'on ne retrouverait pas dans le non-résidentiel neuf : les mises en chantier tomberaient de 35,55 millions de m en 2008 à 27,87 millions en 2009 et 25,88 en 2010.
Plus que la croissance, ce sont les mesures de soutien en faveur du secteur qui lui permettront de limiter la casse. Didier Ridoret cite la relance de la construction sociale où les mises en chantier devraient monter de 68 000 en 2008 à 77 000 en 2009 et 86 000 en 2010 ; le dispositif Scellier ; le remboursement anticipé du FCTVA, qui a permis de générer un surplus d'engagement d'investissement de 19,2 milliards, dont 9,2 milliards pour le bâtiment. Il se félicite de la reconduction du dispositif en 2010 et de la prise en compte des ordres de service émis pour apprécier le niveau des engagements réels des collectivités ; la mobilisation des organismes financiers liés à la profession (caisses de congés, pro BTP, SMABTP.) ; la montée en régime du Grenelle de l'environnement. Avec un bémol : « Encore faut-il que la demande émerge et que l'offre réponde aux attentes des donneurs d'ordre. »
Deux inquiétudes : le recul des prix qui dépasse celui des coûts, « surtout dans le neuf » et la dégradation des trésoreries liée à la réforme des délais de paiement, qui va peser sur les dépôts de bilan et l'emploi. sans oublier, bien sûr, le succès de l'auto-entrepreneur, bête noire des professionnels. -