Songe d'une nuit d'été dans une forêt habitée

Rêver -

Dans la Meuse, créatures et architectures fantastiques peuplent des bois qui mettent les sens en éveil, du lever au coucher du soleil.

 

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Créé en 1997 par six villages forestiers de la Meuse, le centre d’art Vent des Forêts est un parcours artistique qui propose plus d’une centaine d’oeuvres disséminées le long de 45 km de sentiers de randonnée. Ici, le Mammouth de bois et terre cuite de Marina Le Gall.

Posée dans une clairière de la forêt de Nicey-sur-Aire (Meuse), la Noisette est entourée d'un alisier tor-minal, d'un chêne et de jeunes pousses de charmes. Des randonneurs viennent y passer une soirée pour observer les arbres et écouter le chant des geais… avant de s'endormir sur des matelas bleus et repartir le lendemain matin marcher à travers la forêt. Coût de l'expérience : 85 € la nuit pour quatre personnes. Comme ses deux sœurs, cette maison sylvestre est équipée d'un poêle à bois, d'une bouilloire, d'ustensiles de cuisine, ainsi que de toilettes sèches. « Il s'agit de remettre les visiteurs dans une certaine simplicité », explique la designer Matali Crasset, créatrice des trois cabanes.

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La Noisette, le Nichoir et la Chrysalide sont les fruits d'une commande de Vent des Forêts. Lancée en 1997, l'initiative artistique et touristique « n'est ni un musée, ni un parc, mais un centre d'art à ciel ouvert », précise son directeur, Pascal Yonet. L'objectif poursuivi est de « redonner confiance à un territoire ignoré malgré ses atouts naturels et son riche patrimoine bâti ». Le centre d'art réunit six villages agricoles autour de leur bois et propose 45 km de sentiers balisés, ponctués de quelque 120 œuvres.

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Loup en céramique. Chaque année, des artistes sont ainsi invités à réaliser une installation, en lien avec les habitants et les artisans locaux. Au détour d'un sentier, le promeneur ou le vététiste découvrira les grandes têtes de bois du sculpteur Jems Koko Bi, le loup en céramique de Myriam Mechita ou le dolmen de Beat Lippert. Vent des Forêts accueille 30 000 visiteurs par an, et l'afflux des randonneurs sur les sentiers a été « sans précédent » à la fin du confinement, se réjouit son directeur.

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Pour concevoir ses trois habitations expérimentales et afin « d'évacuer rapidement la question de la structure », Matali Crasset est partie d'un module de base en acier galvanisé. Ce rectangle aux angles recoupés représente l'échelle humaine. En combinant cette forme de différentes façons, plusieurs modèles de cabanes ont émergé. Avec, à chaque fois, le souci de concevoir un espace intérieur en dialogue avec l'extérieur. Le Nichoir dispose ainsi d'une terrasse d'observation bordée des deux côtés par le module métallique. Les occupants peuvent s'allonger dans une sorte de hamac en cordage, pour faire la sieste ou admirer les étoiles.

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« Entendre la forêt ». Avec ses percements triangulaires orientés vers le ciel et vers le sol, et son toit de chaume, la Noisette combine poste d'observation et quiétude. Choisi pour sa rusticité, « le chaume est gage d'une bonne ventilation et donne une sorte de chaleur ronde à l'habitation. Surtout, il permet d'entendre vraiment la forêt », insiste la designer. Des essences locales ont été privilégiées pour la construction : pin douglas pour le bardage extérieur, frêne et chêne pour l'aménagement intérieur. En collaboration avec le tourneur sur bois Philippe Huet, la designer a créé une gamme d'ustensiles : bol, assiette et planche à découper, ainsi qu'une chaise de campagne.

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La troisième maisonnette, la Chrysalide, est en cours de finition. De forme rectangulaire, elle comprend un camouflage extérieur en tiges d'acacia. « Avec ses vitrages continus sur les quatre murs, elle est destinée à l'observation des animaux de la forêt, des sangliers ou des chevreuils », précise la créatrice. Pour le couchage, Matali Crasset a imaginé une grande table plate-forme, inspirée des intérieurs japonais. Avec toujours cette volonté de proposer un rapport simple et direct à la nature.

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