«Depuis plusieurs années, on a assisté à un regroupement de la production et des entreprises », précise Dominique Coutrot, délégué général de l’Union des industries des panneaux de process (UIPP). En effet, l’industrie des panneaux nécessite de gros investissements dans la production. Aujourd’hui, la France compte 15 entreprises de fabrication de panneaux de particules, de fibres et d’OSB réparties sur 21 sites et une quinzaine d’entreprises produisant du contreplaqué. Mais, pour les panneaux de particules, de fibres et d’OSB, les quatre plus gros groupes représentent 66 % de la production. « Ce secteur fortement concurrentiel ne compte que des acteurs européens », explique Laurent de Sutter, président de l’UIPP.
Aussi, le prix des panneaux devient un point essentiel sur ce secteur très concurrentiel, d’autant plus que le marché pourrait connaître une forte hausse des prix. En effet, de manière générale, le marché du panneau à base de bois est lié aux coûts des matières premières. Et « les prix ont atteint des niveaux difficiles à répercuter totalement chez les clients », explique-t-on chez Isoroy. La résine enregistre également des niveaux très élevés, de plus sa fabrication est liée au méthanol et à l’urée, eux-mêmes conditionnés par le prix du pétrole. Ainsi, les prix du bois et de la colle ont augmenté de 21 % en 2006. Enfin, « les transports et l’énergie ont des coûts phénoménaux », poursuit le fabricant. Cette situation devient d’autant plus difficile que « depuis plusieurs années, la croissance économique française est en dessous de la moyenne européenne. La France a souffert de problèmes de compétitivité », souligne le rapport 2006-2007 de la Fédération européenne des panneaux. En effet, le marché français est affecté par la hausse de l’euro.
De nouvelles utilisations
Ce marché est lié à l’industrie du meuble et au monde de la construction. Ainsi, OSB et panneaux de particules sont essentiellement utilisés dans la construction en plancher, mur et toiture. Le panneau de particules brut est également utilisé mélaminé pour l’ameublement et l’agencement intérieur. Tout comme le MDF présente la particularité d’être disponible en format et épaisseur particulièrement adaptés pour les professionnels du flooring ou de la porte. Le contreplaqué trouve aussi bien un usage dans l’agencement, la structure, le coffrage ou l’aménagement de chantier », explique-t-on chez Isoroy.
Mais si certaines utilisations sont classiques, d’autres sont nouvelles. Par exemple, les panneaux de fibres sont aujourd’hui utilisés dans l’automobile ou dans les jouets et le contreplaqué sert aussi de bardage, de revêtement extérieur. « Dans les panneaux de structure, le contreplaqué et le panneau de particules sont les numéros un. Mais ce sont deux panneaux qui stagnent dans les négoces. Le MDF, l’OSB et le massif reconstitué ont tendance à progresser. Il y a de nouvelles utilisations de ces panneaux. Ainsi, l’OSB grignote des parts sur le contreplaqué », explique Guy Rossone, directeur des marchés produits bois du groupe Point.P. En outre, le secteur de la décoration apprécie également l’OSB pour ses qualités esthétiques. « On voit ainsi de plus en plus de parement muraux ou autres en OSB », remarque-t-on chez Isoroy. De plus, les fabricants se sont lancés dans une course à l’innovation et proposent de nouveaux produits. Ainsi, le fabricant de contreplaqué Joubert a lancé un panneau prépeint qui permet de faire gagner du temps à ses utilisateurs.
Aujourd’hui, « la demande se répartit à 63 % pour les panneaux de particules, 33 % pour le MDF et 4 % pour l’OSB. Ces proportions restent relativement stables dans le temps », indique-t-on chez Isoroy.
La distribution aidée
Les fabricants proposent différentes solutions pour aider à la commercialisation de leurs produits. Cela passe notamment par des équipes d’aide à la prescription. De plus, les fabricants épaulent les négoces pour organiser des journées portes ouvertes afin de faire connaître leurs produits. Mais les fabricants misent aussi beaucoup sur Internet. Ainsi, le site Egger propose tout son catalogue et des fiches techniques.
De son côté, Joubert a aussi revu son site Internet. « Nous avons un site d’interconnexions entre prescripteurs et distributeurs. En trois clics, l’internaute peut avoir des renseignements », explique Jean-Pierre Villéger, directeur commercial et marketing. Autre intervenant actif : Polyrey qui a lancé une nouvelle version de son site, dédié aux professionnels de l’agencement. S’articulant autour d’une base de données, il bénéficie d’une boîte à outils qui permet un accès direct à l’information et à la recherche de références, et des services interactifs qui donnent aux professionnels la possibilité d’échanger. Les 150 000 visites par an témoignent du succès d’un tel outil.