Divers systèmes actuels de maçonneries s’apparentent au monomur sans en être tout à fait. Un exemple : les blocs en béton de chanvre et chaux. Très isolants, hygrorégulateurs, ils ne nécessitent pas d’isolants et se posent à joint mince… Mais leur résistance mécanique n’est pas suffisante pour porter une toiture ou des planchers. Ils sont utilisés en murs extérieurs, en remplissage d’une structure bois « poteau-poutre » laquelle assure la fonction porteuse.
La revanche du bloc béton
Issue de la technologie monomur terre cuite, la pose rectifiée à joint mince a été adoptée en brique de 20 cm mais aussi en blocs béton (Technibloc). Thierry Moreau, responsable marketing et développement chez Plattard, rappelle : « En 2006-2007, les maçons étaient à la recherche de solution de productivité. La pose à joint mince permettait d’aller plus vite. » Il s’agissait sans doute aussi de ne pas laisser cet avantage concurrentiel à la brique… Mais ce qui manquait encore au bloc, c’est le concept de maçonnerie isolante. « Or, c’est désormais chose faite », s’exclame Rachel Denis Lucas (Denis Matériaux) évoquant « Easytherm », bloc de 20 cm avec un béton intégrant du schiste expansé. « En cinq mois, ce produit a remplacé 30 % de nos ventes de briques. Un énorme engouement de la part des professionnels du gros œuvre », renchérit son frère, Renan Denis, qui produit ce matériau sous licence. D’autres producteurs régionaux de blocs béton (qui sont parfois aussi des négociants) ont par ailleurs intégré la fabrication de monomur pierre ponce. D’autres agrégats légers (verre expansé, etc.) permettent également la confection de blocs monomur. Qui dit « isolation répartie » ne dit pas forcément « monomur ». On peut envisager une voie médiane entre ce dernier et le « système de l’isolation rapportée ». C’est la solution incarnée par la brique de 25 cm, intermédiaire entre la brique de 20 et le monomur de 30. Une brique assez épaisse, mais accompagnée d’un isolant. Wienerberger parle à ce propos de « mur hybride ». On pensait il y a deux ans que cette solution serait « poussée » par l’entrée en vigueur des Eurocodes 8 qui favoriserait des modules plus épais pour ferrailler et chaîner les angles des murs en zone sismique. L’impact sera moindre que prévu, car les blocs de 20 resteront compatibles avec les nouvelles dispositions en matière sismique.
Le monomur est en général un bloc monolithe d’un « seul tenant ». Mais il existe des produits composites, par exemple des blocs à isolation intégrée assurant structure et isolation. Exemple du RTH, un bloc béton dans lequel viennent s’emboîter des parties en PSE (Perrin et Cie). Quant aux coffrages isolants (PSE, Neopor, ou béton de bois), ils font un retour en vogue suivant le CSTB.
