Un ballet rend hommage à Marseille… et au Corbu

Pour sa dernière création mondiale, "La Cité radieuse", le chorégraphe belge Frédéric Flamand a confié à l'architecte Dominique Perrault le soin de faire "danser l'espace". Les deux artistes se sont inspirés de la Cité radieuse, empreinte encore vivante du rêve moderne de Le Corbusier.

Ce nouvel opus reste fidèle au leitmotiv de Flamand : explorer les rapports entre danse et architecture, parler de l'homme dans son environnement urbain, comme l'avait fait dans les années 50 Le Corbusier en édifiant la Cité radieuse, cet immeuble utopique au coeur de Marseille.

Après avoir travaillé avec la star irako-britannique de l'architecture Zaha Hadid pour "Metapolis" (2000) puis avec l'Américain Thom Mayne pour "Silent Collision" (2003), le chorégraphe a confié à Dominique Perrault, l'architecte de la Bibliothèque nationale de France à Paris et du Théâtre Marinsky 2 à Saint-Petersbourg, le soin de faire "danser l'espace" dans cette fin de trilogie.

Flamand et Perrault se sont inspirés de la Cité radieuse de Le Corbusier, qui voulait créer des villes synonymes de bien être général. La "maison du Fada", telle que la surnomment les Marseillais, ne sert cependant que de point de départ.

Les quatorze danseurs et danseuses du ballet, qui ont travaillé sur la chorégraphie pendant le mois de mai avec des jeunes architectes et étudiants de la faculté de Venise, racontent de conserve, par poignée ou seuls parfois sur scène des instantanés de vie.

Ces tableaux, qui se succèdent avec fluidité, sont modelés par la répartition de panneaux métalliques mobiles, qui dessinent ici les contours de bâtiments où se réfugient les danseurs, là une artère en zig-zag ou encore un labyrinthe aux parois mouvantes.

Les écrans, tantôt semi-transparents, laissent apparaître les corps dansant puis devenus opaques accueillent des projections de ces mêmes danseurs filmés de côté, du dessus, dans une implosion de perceptions visuelles.

"C'est un travail jubilatoire qui, comme un instrument d'optique, va découper la lumière et le mouvement comme on découpe un matériau solide en plaques, en tranches, en morceaux, en éclats... La notion de cité radieuse existe enfin!", a déclaré Dominique Perrault cité par l’AFP.

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