Face à l'absence de solution concernant l'isolation thermique par l'extérieur des immeubles haussmanniens et une demande de plus en plus forte depuis deux ans des copropriétés et des architectes, l'idée de concevoir un procédé adapté et surtout conforme aux recommandations des ABF s'est très vite imposée pour Peinteco. Créée en 1956, cette entreprise de 30 salariés, implantée à Pantin, s'est fait une spécialité des ravalements d'immeubles parisiens en pierre de taille et plâtre, pour lesquels les solutions classiques d'isolation par l'extérieur sont proscrites en raison des nombreuses modénatures qui les ornent.
Baptisé Parisotherm, ce procédé breveté, en cours de validation du CSTB, est une alliance entre la remise en état de la structure d'origine de la façade, la projection d'une mousse isolante thermique Icynene et l'application d'enduits.
Née il y a plus de 20 ans au Canada, la mousse isolante projetée assure l'isolation thermique et l'étanchéité à l'air de l'enveloppe du bâtiment. Grâce à sa légèreté (6 à 8 kg/m3) et à son expansion très rapide, elle épouse et remplit toutes les zones à isoler sans rupture thermique.
25% de crédit d'impôts
Avant d'appliquer l'isolant, tout un travail de restauration des façades est nécessaire. « L'une des caractéristiques du complexe repose sur la remise en état de la structure », explique Gérald Ramez, chargé d'affaires à Peinteco. Dans un premier temps, un piochage des enduits en place est effectué ; les pans de bois, signature des immeubles parisiens, sont ensuite consolidés ou remplacés et les maçonneries remises en état. Une armature métallique de 15 cm vient se visser sur l'ossature bois, elle va permettre, tout en réservant l'épaisseur pour la projection de la mousse isolante de pouvoir réserver une lame d'air avec l'enduit traditionnel de finition. Dans le même temps, les ébrasements recréés soit en préfabrication, soit traditionnellement sont fixés. L'étape suivante consiste à projeter la mousse isolante qui possède les mêmes propriétés qu'un système d'ITE en polystyrène ; d'une épaisseur de 12 cm, elle va permettre aux propriétaires de bénéficier de 25% de crédit d'impôts. Un avantage et non des moindres pour développer le marché.
Enfin, un treillis soudé galvanisé avec écran cartonné absorbant est posé, permettant l'application des enduits : un premier corps d'enduit, 2 à 2,5 cm (DTU 26-1) et l'enduit de finition, chaux ou plâtre-chaux, afin d'être conforme aux recommandations des Architectes des Bâtiments de France.
Spécialement adaptée aux cours et courettes des immeubles de type haussmannien, cette technique, la seule aujourd'hui capable de conserver et de restaurer les structures anciennes des façades, tout en isolant efficacement la partie habitée, a un fort potentiel de développement. « A l'exception de celles en pierre de taille, toutes les façades sont concernées, conclut Philippe Boulay, Directeur général délégué de Peinteco, qui estime que le surcoût du système, environ 20% de plus par rapport à une rénovation traditionnelle à la chaux (sans isolation thermique !) est compensé en partie par le crédit d'impôts.
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