Le Premier ministre bulgare, Serguei Stanichev a inauguré dimanche dernier le début de la construction d'un deuxième pont sur le Danube reliant la Bulgarie et la Roumanie, "bon exemple de ce que l'adhésion à l'Union européenne" pouvait apporter.
Les deux pays, qui ont adhéré à l'Union européenne le 1er janvier 2007, ne sont actuellement reliés que par un seul pont bâti en 1950 à 300 km plus à l'est entre le plus grand port danubien bulgare, Roussé et la ville roumaine Georgiu, près de Bucarest.
Ce projet datant de plus de dix ans et visant à améliorer l'infrastructure insuffisante dans cette partie de l'Europe, a abouti à la pose de la première pierre d'un pont automobile et pour chemins de fer entre la ville bulgare de Vidine (nord-est) et la ville roumaine de Calafat.
La compagnie espagnole FCC Construcction a remporté en janvier le contrat de construction de l'ouvrage, d'une valeur de 100 millions d'euros. Avec l'infrastructure adjacente la valeur globale du projet qui doit être réalisé en 38 mois, atteint 226 millions d'euros. La supervision sera effectuée par un consortium franco-allemand.
Le projet est notamment financé par un prêt de 70 millions d'euros, accordé par la Banque européenne d'investissements pour un délai de 25 ans.
Le gouvernement bulgare compte également sur une aide de 70 M EUR du programme ISPA (infrastructure/transports) de l'Union européenne. L'Agence française de développement, la banque allemande de Francfort, Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), le budget de l'Etat bulgare sont les autres parties du financement du pont.
Le manque d'infrastructure dans la région s'est particulièrement fait sentir pendant les années 1990 lors des guerres en ex-Yougoslavie.
Des files d'attente géantes se forment régulièrement jusqu'à Vidine-Calafat car le passage par le seul pont exige un détour de plusieurs centaines de kilomètres.
"L'édification du pont signifie une accélération du trafic dans le couloir transeuropéen qui relie Salonique (Grèce) à Vidine et à l'Europe centrale", a déclaré M. Stanichev.
Ce n'est qu'en 2000 que les deux pays sont tombés d'accord sur l'emplacement du pont qui a été retenu parmi les projets les plus urgents du Pacte de Stabilité en Europe de sud-est signé en 1999 et visant à soutenir la reconstruction et la démocratisation des Balkans.
"Ayant travaillé sur ce projet pendant plus de dix ans, nous avons traversé un long chemin. Oublions cela car nous avons abouti aujourd'hui, et soyons heureux", a déclaré Erhard Busek, coordinateur spécial du Pacte de stabilité pour l'Europe de sud-est.
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