C'est en 1959 que la résidence Cotentin-Falguière a été construite à l'angle des rues dont elle porte les noms, dans le 15e arrondissement de Paris. Propriété d'ICF Habitat Novedis, le bâtiment a fait l'objet d'une rénovation ambitieuse visant à réduire de 75% la consommation d'énergie de 87 logements ; celle-ci a été menée dans le cadre du projet expérimental européen Beem'Up (Building Energy Efficiency for Massive Market Uptake) [*].

Une Atex a été délivrée pour le système composite d'isolation thermique par l'extérieur (ITE). Ce dernier, classique sur les parties courantes (18 cm de polystyrène graphité expansé), comptait un matériau inédit en France : le Slentex, un isolant mince à base d'aérogel de silice, qui présente une conductivité thermique (?) de 0,017 W/(m.K), soit une performance deux fois plus élevée que celle d'un isolant habituel.

Appliqué localement, il a été déployé autour de chaque balcon. Le coefficient de transmission surfacique moyen de l'enveloppe (UBât) visé était de 0,53 W/(m2.K), contre un UBât initial de 2,12 W/(m2.K). Compte tenu de l'espace disponible, un isolant classique n'aurait pas suffi à réduire les déperditions de chaleur. En outre, il aurait diminué la surface utile des avancées.
Le Slentex se présente sous forme de plaques minérales fibreuses de 5 cm d'épaisseur et relève des techniques classiques de pose des systèmes d'ITE par enduit sur isolant, avec une fixation par chevilles. « Grâce à cette technologie, les petits balcons ont été conservés et l'aspect historique de la façade, préservé », relate Michael Kutschera, responsable du développement de nouveaux marchés chez BASF.