Hors de question qu’Autostrade per l’Italia, gestionnaire du viaduc de Gênes, se charge totalement de la reconstruction de l’ouvrage. Par contre, qu’il mette à la main au portefeuille est évident. C’est en substance ce qu’a expliqué le ministre des Transports italien, Danilo Toninelli, ce 28 août.
Après l’effondrement du pont Morandi, le 14 août, causant la mort de 43 personnes, le gouvernement transalpin ne manque pas une occasion d’exprimer sa défiance envers le gestionnaire de l’infrastructure qu’il tient pour responsable de la catastrophe. C’est pourquoi l’Etat rejettera le projet de reconstruction présenté par Autostrade per l’Italia – ce qui serait une « folie », selon le ministre des Transports - pour gérer cette épineuse question lui-même.
Plus précisément, la tâche devrait revenir au groupe naval public Fincantieri et à la Caisse des Dépôts italienne. Mais quel projet pourrait voir le jour ? La reconstruction du pont Morandi en lui-même semble difficile. Qui plus est, elle serait sans doute compliquée à faire accepter. L’édification d’un nouvel ouvrage est plus probable. Et pour cela, un architecte bien connu a déjà proposé ses services à la ville.
Un cadeau de Renzo Piano
Et il s’agit de Renzo Piano. Originaire de Gênes, il vit entre sa ville natale et Paris, où se trouvent ses agences. Le concepteur du Centre Pompidou et du Palais de justice de Paris – qui a reçu le prix de l’Equerre d’argent l’an dernier – a été, comme beaucoup d’autres, particulièrement touché par la catastrophe. S’en est suivi la volonté de faire un cadeau à la ville : une idée de pont. Le 28 août, il l’a soumise au président de la région qui a accepté son aide.
C'est un nouvel ouvrage que M.Piano propose. Il apparaît évident à l'architecte que le projet corresponde à la région, intègre ses qualités et « un peu de notre parcimonie », a-t-il expliqué aux médias après son rendez-vous avec le président de Ligurie. Un pont qu’il serait nécessaire de construire rapidement - d’autant que depuis l’effondrement du viaduc, la congestion routière s’accentue, les alternatives étant peu nombreuses. Mais pas trop vite non plus, tient à ajouter, sans plus de précision l’architecte.
