Vinci veut maîtriser le foncier du futur aéroport du Grand Ouest avant la fin l’année

Alors que des opposants au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, se sont lancés dans une grève de la faim, le concessionnaire du futur aéroport se dit « touché » par cette action mais reste déterminé. Il maintient son calendrier avec une maîtrise du foncier pour la fin de l’année et le début des travaux d’archéologie en 2013.

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Implantation du futur aéroport pour le Grand Ouest.

Mercredi 25 avril, la société Aéroports du Grand Ouest (groupe Vinci), en charge de la conception, de la construction et de l’exploitation de la future plateforme aéroportuaire a fait le point sur les acquisitions foncières nécessaires au projet. « 85% de la superficie nécessaire à la réalisation de l’aéroport a été acquis à l’amiable : 108 propriétaires (sur 193) et 29 exploitants agricoles (sur 40) ont accepté nos offres » a expliqué le directeur du projet de futur aéroport, Eric Delobel. Les transferts de propriétés sont réalisés sur la base d’une convention négociée en 2008 avec l’Etat et les organisations agricoles. Pour éviter toute spéculation, France Domaine a fixé les prix à environ 1600 euros/ha.

Sur les 1.650 ha de l’emprise déclarée d’utilité publique et les 1240 ha de l’emprise de concession aéroportuaire, Vinci possède déjà 1.000 ha (dont 850 ha cédés par le Conseil Général de Loire Atlantique pour environ 5 millions d’euros).

A ce jour, il manque donc à Vinci 240 ha appartenant à 85 propriétaires et avec onze agriculteurs exploitants. « Nous poursuivons des discussions à l’amiable, mais la voie judiciaire a été engagée dès le début de l’année par le juge de l’expropriation » a déclaré Eric Delobel en précisant que dix transports du juge sur les lieux sont programmés (4 ont déjà été effectués), que trois audiences ont eu lieu et que le premier jugement devrait être rendu avant l’été.

Vinci se dit confiant dans le maintien du calendrier qui vise le démarrage de la maîtrise du foncier à la fin de l'année 2012, celui de l'enquête archéologique début 2013 et des travaux de la desserte routière au printemps 2013. Les travaux de l’aéroport conçu par l’architecte Jacques Ferrier pourraient alors être lancés au printemps 2014, pour une inauguration prévue en 2017.

Des opposants résolus

Pour l’heure, les cinq recours engagés contre la Déclaration d’Utilité Publique ont été jugés et rejetés par le Conseil d’Etat. La période légale de recours contre cette DUP est désormais écoulée mais les opposants jouent la montre et ont engagé un recours contre la décision du Premier ministre validant le projet. Toutefois, les chances sont minces pour que le Conseil d’Etat revienne sur sa décision.

Reste que les opposants à l’aéroport maintiennent leur pression, notamment à travers une grève de la faim. Installés dans un campement au cœur de Nantes, Marcel Thébault, 54 ans, exploitant agricole et Michel Tarin, 64 ans, propriétaire foncier, ont arrêté de s'alimenter le 11 avril pour protester contre la procédure d'expropriation dont ils font l'objet. La conseillère générale du Parti de Gauche, Françoise Verchère, a rejoint leur mouvement le 18 avril.

« Nous sommes touchés par une telle action, grave, un peu extrême, a déclaré Eric Delobel, mais nous agissons pour le compte de l'Etat qui nous a accordé la concession. C'est aussi à l'Etat et à nos partenaires des collectivités locales de prendre position ». Le directeur du projet de futur aéroport a également rappelé que « l'expropriation relevait de la justice et qu'il n'était pas du ressort de Vinci d'en suspendre l'exécution (NDLR : ce que demandent les grévistes de la faim)».

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