Würth teste un pilote pour les zones urbaines très denses aux portes de Paris

Pour assurer le développement de son réseau, Würth a lancé un nouveau concept d'agence pensé pour des zones urbaines denses à Malakoff (Hauts-de-Seine). Ce point de vente de 600 m² marque une rupture avec les trois formats de l'enseigne de quincaillerie et d'outillage : le concept Proxi Shop (structuré par univers produit, 3 500 références), le magasin Superstore (développé par univers métiers, 5 500 à 6 000 références), et le concept Proxilog (qui combine un Proxi Shop et un dépôt logistique).

L'enseigne a choisi l'avenue Pierre-Brossolette (au n° 118), l'une des 159 voies de banlieue entrant dans Paris, proche du périphérique, pour éviter de perdre du temps dans les embouteillages. Comme l'agence Cedeo située à 100 m de là, le point de vente dispose d'un parking (14 places, dont une place PMR, et une borne de recharge électrique), indispensable dans cette zone de la petite couronne. Les trente premières minutes de recharge, temps moyen d'une visite de client, sont offertes.

Décoration soignée

Neuf mois ont été nécessaires pour transformer les locaux d'un ancien supermarché. « Pour des questions de RSE, nous tenions à réhabiliter de l'ancien », précise Romain Loisel, directeur régional des ventes en magasins de Würth France. L'agence arbore une nouvelle identité, à commencer par de nouveaux PLV, des gondoles surélevées et un nouveau lettrage. Des essais olfactifs sont même menés pour diffuser une senteur de bois semblable à l'atelier. Des écrans digitaux, disséminés sur les murs et piliers du magasin, diffusent des vidéos promotionnelles ou de présentation d'articles.

Bettina Würth, fille du fondateur de ce groupe de négoce, qui a signé la décoration, s'est inspirée de l'univers du prêt-à-porter. Les motifs et ornements rouges contrastent harmonieusement avec des dominantes de noir. Aux murs, des motifs bois et béton et quelques briques. Au sol, des carrés de parquet bordés par un revêtement PVC gris, le tout éclairé par des luminaires basse consommation.

Entre showroom et codes de la grande distribution, l'agence organise le parcours client autour d'un comptoir central dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. À côté, un coin café avec tables et tabourets invite les clients à s'installer pour patienter avant de récupérer les commandes (livrables à J+1 en magasin ou sur chantier). À la caisse, des « produits chewing-gum » tentent de déclencher les achats d'impulsion lors du paiement. À proximité, les professionnels peuvent essayer les machines sur les matières à disposition sur une table de démonstration. Par ailleurs, de grandes illustrations occupent les têtes de gondole, à la place des traditionnelles mises en avant de produits. « Le but est que les professionnels se repèrent seuls » dans les univers métiers, explique Romain Loisel.

Mise en avant des EPI

Le point de vente propose 4 500 références, exclusivement de marques de l'enseigne. La quasi-totalité des stocks, qu'il s'agisse des consommables, de la visserie bois, de l'outillage, des caisses à outils ou des machines filaires ou à batterie, est directement exposée en rayons, la réserve étant plus que réduite.

Dès l'entrée, les visiteurs ont une vue complète jusqu'au fond du magasin. Tout de suite à droite, les vêtements et EPI siglés à la marque propre Modyf sont exposés entre la cabine d'essayage et la machine à floquer, à la manière d'un magasin Décathlon. «Ces produits constituent un marché important pour nous», confirme Romain Loisel.

Les clients peuvent personnaliser les tenues aux couleurs de leur entreprise grâce à un service de flocage. L'offre est pensée pour les petits budgets, bien que le magasin impose un minimum de 15 vêtements floqués pour la première commande, conservant les logos pour les prochains achats. Les équipements sont livrés en une dizaine de jours, le temps que les logos soient livrés par la filiale norvégienne réalisant cette opération. Des pictogrammes sur les portants de gants et chaussures détaillent les produits afin de faciliter le choix. Les chariots circulent facilement entre les rayons impeccablement rangés. Au milieu du magasin, des étals sur roulettes présentent les promotions, seuls articles dont les prix sont affichés - les autres tarifs variant en fonction de la quantité.

Ouverture dès 7 heures

Jusqu'à présent, outre le gestionnaire des stocks (qui vient une fois par mois), le point de vente emploie un vendeur et 7 commerciaux itinérants, sans compter la quinzaine d'ATC couvrant une zone plus large. Romain Loisel ne fixe pas d'objectif de chiffre d'affaires : « L'attractivité et le trafic m'intéressent davantage que les ventes. Si nous réalisons 30 à 50 commandes par jour, je serais satisfait », le panier moyen s'élevant à 120 €.

Depuis juillet 2024, l'enseigne a modifié les horaires de ses agences, ouvertes à présent dès 7 heures, « 30 % de l'affluence passant avant 9 heures ». Ce nouveau magasin ferme encore entre 12h et 14h, jusqu'au recrutement d'un second conseiller. À en croire Romain Loisel, cela ne devrait plus tarder, vu le succès depuis l'ouverture.