Afin d’accompagner la hausse des effectifs scolaires en maternelle et primaire, la ville de Melesse (Ille-et-Vilaine) a souhaité créer une extension pour son école élémentaire. Avec l’objectif affiché de baisser ses consommations énergétiques et ses émissions de gaz à effet de serre, la municipalité a choisi de réaliser un équipement multifonctions, sain et écologique, qui soit exemplaire au regard des exigences réglementaires actuelles.
Technique terre-paille
L’opération de construction a été réalisée sur un terrain municipal, en forte déclivité, situé entre l’école élémentaire déjà existante et la cantine municipale. Des études préalables sur la convenance de la terre du site ont permis d’identifier les techniques les plus efficaces pour son réemploi. Et c’est le terre-paille qui a été finalement choisi pour les trois pignons porteurs, pour ses propriétés isolantes et sa légèreté. Dans la même démarche de créer un bâtiment « léger » et éco-conçu, des caissons bois et de la ouate de cellulose ont aussi été utilisés.
Terre d’excavation
Avec cette extension de 988 m², l’école voit sa capacité d’accueil élargie. Composé de cinq classes, salles de repos, de motricité et locaux annexes, le nouveau bâtiment de deux niveaux fait la part belle aux matériaux biosourcés – il atteint le niveau 3 Label Bâtiment biosourcé avec 66 kg/m² SP – mais aussi au réemploi. Au total, 40 m³ de terre issue des excavations du site ont été revalorisés dans les pignons par l’entreprise Maison en terre. Et les troncs des arbres abattus pour le chantier supportent désormais les préaux. Le projet, incluant l’aménagement des cours, préaux et espaces publics attenants, a atteint un coût total pour la ville de 2,6 millions € HT.
La mise en place du chantier
Les maçons de Maison en Terre sont intervenus en second œuvre sur ce chantier, après que l’ossature et la toiture aient été posées. Ils ont monté un échafaudage à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment, pour remplir l’ossature bois de 35 cm d’épaisseur, posée en quinconce afin d’éviter les ponts thermiques, sur chacun des trois pignons à réaliser.
Le mélange terre-paille
La terre allégée se compose de paille non broyée et de terre. La terre brute, issue du terrassement du site, a été mélangée à de l’eau dans une bétonnière puis tamisée pour obtenir une pâte liquide appelée barbotine. La paille, produite localement, a été enduite de barbotine avant d’être égouttée sur une palette. Chaque brin de paille doit être enrobé de barbotine pour réaliser correctement le mélange terre-paille.
La réalisation
L’ossature bois est coffrée avec des panneaux OSB, puis remplie du mélange terre-paille. Celui-ci est légèrement tassé avec une pièce de bois et le coffrage est retiré aussitôt. Il a fallu ensuite compter trois semaines de séchage pour les pignons, composés de 35 cm d’épaisseur de cette terre allégée.
Les enduits
Les pignons en terre-paille ont ensuite été enduits, en deux passes, avec un corps d’enduit de 4 cm en paille et terre, puis un enduit de finition de 1 cm d’épaisseur. Ce dernier, à l’extérieur, se compose de terre, fibre de lin, sable, eau et bouse de vache également, afin de protéger la façade de l’eau. A l’intérieur, la bouse de vache n’est pas nécessaire et la part de sable est plus importante pour des raisons esthétiques.
Entreprise : Maison en Terre
Dirigeant : Grégory Bosi / Siège : Montreuil-Le-Gast (Ille-et-Vilaine) / Date de création : 2008 / Effectifs : 6 salariés / Activités : maçonnerie, rénovation de bâti ancien et construction en terre et matériaux écologiques
