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A Marseille, le port dévoile son futur siège

Le port de Marseille Fos a levé le voile, le 25 septembre, sur son projet de nouveau siège. Dessiné par l’agence Vezzoni, il est un élément d’une opération mêlant constructions neuves et réhabilitation. Livré en 2030, l’ensemble est porté par Eiffage Concessions, attributaire du marché de partenariat public-privé.

Ce jeudi 25 septembre, le port de Marseille Fos a dévoilé les images de son futur siège dessiné par l’agence Corinne Vezzoni et Associés, membre du groupement de conception-réalisation constitué par Eiffage Concessions, attributaire du marché de partenariat public-privé d’une valeur de 120 millions d’euros.

En préambule, Christophe Castaner et Hervé Martel, respectivement président du conseil de surveillance et du directoire du port, ont tous deux insisté sur leur volonté « d’offrir un bâtiment, au cœur du domaine portuaire, pour améliorer durablement les conditions de travail de leurs équipes avec trois mots d’ordre : confort, sécurité, fonctionnalité ». Le projet, baptisé « Phare », crée aussi « une voie nouvelle », a déclaré Christophe Castaner, « celle de l’ouverture du port sur la ville sans entraver son activité ».

Choisie par Eiffage Concessions pour répondre à ces différents enjeux, l’architecte Corinne Vezzoni en a rappelé un autre qui est celui de s’insérer au mieux dans le site. « Le projet est à la croisée des flux maritimes, de la mémoire urbaine et des enjeux contemporains d’urbanité », a-t-elle déclaré, lors de la présentation organisée ce 25 septembre au matin dans la double halle patrimoniale datant du XIXe siècle, dite « J0 ».

Situé à l’extrémité de cette dernière et donnant sur la place de la Joliette, le siège du port ne quittera pas cet emplacement, au cœur même de la cité phocéenne, elle qui s’est développée au XIXe siècle autour des bassins Est, portés par l’essor des transports maritimes. Signe de sa volonté de rester en lien avec la ville où il est né.

Architecture portuaire

Tout dans le projet exprime la volonté de garder la mémoire du lieu. Ainsi, la maîtrise d’œuvre a repris le principe des « lanières ». « Ces bandes parallèles à la mer facilitaient la logistique portuaire au XIXe siècle. C’est un système d’une grande efficacité : les charrettes circulaient, les marchandises étaient stockées, les grues fonctionnaient en enfilade… Toute la morphologie du site était pensée pour l’interaction entre la mer et la terre », a expliqué Corinne Vezzoni au Moniteur.

Dans cette logique de lanières et pour s’inscrire dans les deux axes historiques de la ville, - nord-sud, d’une ville planifiée, monumentale ; est-ouest, le long du littoral et épousant le port -, l’architecte a conçu des bâtiments étroits reprenant les codes de l’architecture portuaire. L’utilisation de la terre cuite pour réaliser les brise-soleil et les claustras, celle de la pierre, ainsi que les toitures en pente, typique des halles et docks du XIXe siècle, rappellent ce passé industriel.

La dimension écologique forte demandée par le port se traduit par l’emploi du béton enrichi de pierre recyclée, issue du recyclage des démolitions, et celui de la terre cuite produite en circuit court à proximité du site, ainsi que par des dispositifs favorisant la circulation naturelle de l’air et le rafraîchissement des espaces en période de canicule tels une grande promenade traversant l’îlot.

Bâtiment en forme d’équerre

L’objet principal du marché de partenariat public-privé est la construction du nouveau siège en remplacement de l’actuel, vétuste. Les futurs bureaux, qui intègreront également un Institut de formation, se déploieront dans un bâtiment en forme d’équerre sur 8 800 m2 offrant des larges ouvertures vers la mer, depuis sa façade ouest. Dans l’aile, orientée nord-sud, sera logé un auditorium. Il sera installé, à l’angle sud-ouest, en surplomb de la halle J0 dont deux travées seront démontées pour l’accueillir. D’une capacité de 450 places, il sera en articulation avec la Ville pour pouvoir le mutualiser.

Dans la continuité de l’autre aile, orientée ouest-est, après un vide, se déploiera un second bâtiment en lanière, destiné aux bureaux et à l’Institut de formation du port. En R+6, l’ensemble ne dépassera pas le centre commercial des Terrasses du port situé sur son côté nord. Par ailleurs, positionné sur sa façade Est, le hall d’accueil du futur siège donnera sur une placette en R+2 accessible depuis le niveau du sol par des escaliers et relié aux Terrasses du port par une passerelle.

« Tout cela repose sur l’idée de fluidité, mais aussi de porosité. Il fallait respecter les contraintes douanières, les flux de passagers, tout en offrant une vraie interface avec la ville », pointe Corinne Vezzoni.

A cet effet, sur le flanc sud de la halle maritime J0, une place publique de 2 600 m² n’interfèrera pas avec les activités portuaires. Formant un seuil entre la ville et le port, tout en intégrant les contraintes de sécurité, elle sera accessible aux piétons mais aura un dessin qui permet un contrôle naturel des flux.

Transformation de l’îlot

Après avoir remis le siège en mars 2028, Eiffage pourra poursuivre la transformation de l’îlot qui passe par la démolition des anciens bureaux du port et la réhabilitation de la halle J0. Une fois la mise en valeur de sa structure de type Eiffel achevée, sous la houlette de l’architecte du patrimoine Philippe Matonti, celle-ci accueillera, dans sa nef nord, des bureaux, un « Port center », un espace muséal porté par Kléber Rossillon, des commerces et des restaurants sur 16 600 m² de surface de plancher. La valorisation de ce foncier sera assurée par les équipes d’Eiffage Immobilier selon son modèle de constructeur-promoteur.

Projet pour le nouveau siège du Port de Marseille Fos - Calendrier
(Port de Marseille Fos)

Le groupement s’est également engagé à réorganiser l’îlot pour répondre à l’exigence d’une ouverture sur la ville. Par exemple, la nef sud de la halle sera totalement ouverte avec un accès libre sur le quai. Au-dessus de ce dernier, une galerie en saille, visible sur les plans de 1899 mais qui avait disparu, sera réinstallée pour accueillir notamment des restaurants et ainsi « offrir une façade plus fine, plus habitée, sur la ville ».

Fiche technique

Concessionnaire : Eiffage Concessions

Maîtrise d’ouvrage : Eiffage Immobilier

Entreprise générale : Eiffage Construction

Démolition désamiantage : Demcy

Architecte : Corinne Vezzoni et Associés

Architecte du patrimoine : Matonti-Politi Architecture & Patrimoine

Paysagiste : APS

Bureau de contrôle : Bureau Veritas

Bureaux d’études : Betem (VRD), Projex et TPFI (généralistes) ; BMI (structure) ; A-Corros (matériaux) ; EODD (pollution et environnement), Lasa (acoustique)

Flux portuaires : Surtymar

Exploitation maintenance : Eiffage Services

Programmiste : PV2D

Scénographie : La Prod est dans le pré

Réemploi : Raedificare

Calendrier : phase d’études portant sur l’ensemble du projet, 11 mois ; travaux préparatoires dont travaux de démolition, 8 mois en phase 1 et 7 mois en phase 2 ; travaux : 15 mois en phase 1 et 15 mois en phase 2

Certifications environnementales : BDM Argent et HQE Excellent

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