Au Congrès HLM, Action Logement et le gouvernement s’affichent unis face à la crise

Action Logement joue la carte de l’apaisement avec le gouvernement, mais pas avec Marcel Rogemont, le porte-parole des Offices publics de l’habitat (OPH) qui menace le groupe paritaire de bataille judiciaire.

Réservé aux abonnés
Philippe Lengrand (à droite) et Bruno Arcadipane, respectivement vice-président et président du groupe paritaire, jouent la carte de l’apaisement avec le gouvernement, représenté au Congrès HLM 2023 de Nantes par le nouveau ministre du Logement Patrice Ve
Philippe Lengrand (à droite) et Bruno Arcadipane, respectivement vice-président et président du groupe paritaire, ont adressé des messages d’apaisement au gouvernement, représenté au Congrès HLM par le ministre du Logement Patrice Vergriete.

Changement de ton chez Action Logement : son président Bruno Arcadipane tend la main au ministre du Logement Patrice Vergriete qu’il tutoie. « Nous disposons collectivement, si nous sommes unis, des moyens de surmonter cette crise », lui lance-t-il le 4 octobre, à l’occasion du traditionnel et très politique cocktail dînatoire organisé à chaque Congrès HLM par le groupe paritaire.

« Rôle contra-cyclique »

Extrait du court discours du nouveau ministre : « Je suis très attaché à la Peec (Participation de l’employeur à l’effort de construction, NDLR) et très attaché au paritarisme. » Applaudissements appuyés, à ExpoNantes.

Il y a un an, au Congrès HLM alors organisé à Lyon, l’ambiance était glaciale entre Bruno Arcadipane et Olivier Klein. L’ex-ministre du Logement avait même été pris à parti par une figure du patronat rhodanien. En cause : une ponction de 300M€ au budget d’Action Logement pour abonder le Fonds national d’aides à la pierre (Fnap).

Pourquoi ce nouveau chapitre semble-t-il aussi détendu ? Si la convention quinquennale signée en juin dernier donne enfin de la visibilité au groupe, le Congrès HLM 2023 est marqué par « une crise multifactorielle », rappelle Bruno Arcadipane. Et en pleine tempête, le paquebot Action Logement tient son « rôle contracyclique ». En témoigne son opération nationale qui vise à acquérir 30 000 logements neufs aux promoteurs immobiliers en difficulté.

« Ce sont quasiment 90 000 logements qui ont été proposés à nos filiales, ce qui donne une idée de l’ampleur de la crise », s’inquiète-t-il. Près de 17 000 ont fait l’objet d’un accord commercial et 52 000 sont encore à l’étude. A titre de comparaison, CDC Habitat a commandé 10 500 logements, en majorité intermédiaires. L’autre poids lourd du secteur HLM qui vole au secours de la promotion prévoit au total 17 000 acquisitions.

« Financeur scrupuleux »

Ce discours d’union s’adresse aussi aux organismes HLM. « Seul un secteur uni et solidaire est en capacité de relever les défis du logement abordable », souligne Bruno Arcadipane.

Présentant le groupe comme « deuxième financeur du secteur », Bruno Arcadipane profite de l’événement pour commenter la brouille entre son groupe et la Fédération des Offices publics de l’habitat (FOPH) : Action Logement est « un financeur scrupuleux, exigeant, dûment contrôlé par ses Conseils d’administration où siègent des représentants de l’Etat, les commissaires du gouvernement, par l’Agence national de contrôle du logement social, la Cour des comptes et même l’Inspection générale des finances. »

L’objectif « unique » du collecteur de la Peec, objet de discorde avec les OPH, est de « loger les salariés du secteur privé et agricole et, en conséquence, donner les moyens à tous les bailleurs de développer des logements abordables et durables », explique Bruno Arcadipane. « C’est pourquoi nos financements prévoient des contreparties en droits de réservation pour loger les salariés du privé », ajoute-t-il.

Marcel Rogemont invité mais absent

Ce message est en particulier adressé à un absent de marque : Marcel Rogemont, président de la FOPH à l’origine de la désunion au sein de la famille HLM. Il était pourtant « invité comme tous les présidents des fédérations » réunies au sein de l’Union sociale pour l’habitat (USH), organisatrice du salon, a confié au « Moniteur » l’entourage de Bruno Arcadipane.

En conclusion, ce dernier a enfoncé le clou : « Attaquer l’un des membres de notre Union, c’est gravement affaiblir toute l’Union. Ce dont nous avons besoin, Emmanuelle (Cosse, président de l’USH, NDLR), Valérie (Fournier, présidente de la Fédération des entreprises sociales pour l’habitat, NDLR), c’est de retrouver la confiance, elle fait la force de notre Union. » Les intéressées, au premier rang, ont applaudi.

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Construction et talents
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !
Détectez vos opportunités d’affaires