Les granulats (sables, gravillons…) irriguent l’économie du BTP, en particulier celle du gros œuvre et de la branche génie civil (environ 80 milliards de CA en France). Pour construire et aménager villes et infrastructures, les quantités sont titanesques : 350 à 400 millions de tonnes extraites par an en France (6 tonnes par habitant). Les granulats représentent 54 % de toutes les matières extraites sur le territoire, devant celles provenant de la biomasse (bois, récoltes). L’accès à ces ressources minérales, de plus en plus malaisé, devient un enjeu majeur… Avec le ciment et les adjuvants, ces granulats sont le principal ingrédient du béton. Au lieu d’être confectionné à pied d’œuvre par le maçon, ce matériau universel est de nos jours principalement préparé en centrale de malaxage et livré par camion-toupie. Le béton prêt à l’emploi (BPE) et les granulats ont évidemment enregistré un recul de leurs ventes depuis la crise de 2009, mais au total ces secteurs tiennent bon. « Aucun rapport avec une situation à l’espagnole. Après une croissance de 11 % en 2011 pour le BPE, le marché est de nouveau en repli depuis 2012, mais les niveaux demeurent comparables à 2005, alors considérés comme élevés », admet Benoist Thomas, secrétaire général du SNBPE. Quant aux granulats dont les prix ont progressé ces dernières années, il ont bénéficié de la bonne tenue du secteur de la route qui représente plus de la moitié des ventes. En dépit des inquiétudes liées à la faiblesse des carnets de commandes, les perspectives à moyen terme demeurent favorables : l’argument de la proximité, la nécessité de densifier les villes, de privilégier le collectif, plaident en faveur du béton. Le négoce, acteur clé de la filière minérale comme distributeur de ciment et de produits béton, tient une place plus limitée, mais néanmoins importante sur ces marchés. Au-delà des bétons classiques, les spécialités à forte valeur ajoutée sont pour lui aussi des marchés à développer.


