Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, n’a pas attendu les propositions des acteurs économiques, dont ceux du BTP, réunis jeudi 8 février à Bercy dans le cadre d'une réunion sur l’adaptation au changement climatique.
Dans son propos liminaire au côté de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, le locataire de Bercy a d'emblée annoncé trois mesures dans le cadre de l'élaboration du Plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc 3) qui doit voir le jour à la fin de l'été 2024.
« Il n’y aura pas d’argent public »
L’adaptation des infrastructures de transport et d’énergie fait l’objet de la première parole du ministre. « Je demande que les grandes entreprises publiques, comme la SNCF, EDF ou RTE, nous fournissent d’ici fin 2024 un plan détaillé d’adaptation avec des propositions précises, détaillées et chiffrées », a débuté Bruno Le Maire. Et de préciser : « Je souhaite que cela donne l’exemple aux entreprises, qu’elles s’inspirent du public pour investir dans leur adaptation. »
Deuxième annonce du ministre, ferme : « Il n’y aura pas d’argent du budget public, l’heure est à l’économie de la dépense publique. Inutile de venir toquer à la porte du ministère, l’heure est au désendettement. » Néanmoins, il reconnait que « ça va coûter cher. »
Bruno Le Maire a cependant annoncé la mise en place d’autres outils : des prêts verts garantis par l’Etat dédiés à l’adaptation au changement climatique. Une enveloppe de 2 Mds € est prévue à cet effet.
Dès mars 2024, les entreprises qui souhaitent souscrire à un prêt de plus de 200 000 € pourront le faire auprès de BPI France. Pour ceux en-dessous de cette somme, les acteurs économiques pourront se tourner vers leur agence bancaire à partir de juillet 2024.
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Des investissements publics contraints
Enfin, le ministre de l’Economie ajoute une contrainte dans la rénovation des bâtiments de l’Etat. « Je refuserai désormais tout investissement public dans l’immobilier qui ne prend pas en compte l’adaptation au réchauffement climatique. C’est une règle absolue que je fixe aujourd’hui », a affirmé Bruno Le Maire. Ainsi, il faut éviter « la surchauffe des locaux, travailler sur l’enveloppe du bâti, la surventilation nocturne, générer de l’ombre grâce à des brise-soleil, utiliser des peintures claires », a énuméré le ministre.
Cependant, aucun détail n'a été donné sur la mise en place réglementaire d'une telle mesure.