Pourquoi attendre la présentation officielle des données trimestrielles du 16 novembre ? Fait inédit : la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a dévoilé, par communiqué le 17 octobre, soit un mois à l’avance, les chiffres-clés du marché.
Objectif : faire pression sur le gouvernement pour qu’il revoit le projet de loi finances (PLF) 2024, perçu par les professionnels comme inadapté pour faire face à la crise du logement.
70 000 ventes en 2023
Sans surprise, ces estimations (sur 85% de la collecte habituelle) vont dans le sens de la dernière analyse - inquiétante - de l’observatoire Adéquation.
Les mises en vente chuteraient de 44%, par rapport au troisième trimestre 2022. Les ventes aux particuliers atteindraient un point historiquement bas, à moins de 16 000 réservations. La moyenne trimestrielle de ces dernières années était supérieure à 27 000 logements.
« Si rien ne change, en 2023, les ventes aux particuliers (déstabilisés par la rapide hausse des taux depuis mi-2022, NDLR) seront inférieures à 70 000 unités contre 120 000 en moyenne annuelle », anticipe la FPI.
Menaces sur la réindustrialisation et le plein-emploi
Des parlementaires, y compris de la majorité, « ont compris la gravité de la situation et ont pris leurs responsabilités en proposant, dans le cadre du PLF 2024, des mesures puissantes, immédiates et efficaces, à l’instar de celle consistant à exonérer temporairement de droits de succession l’acquisition d’un logement neuf destiné à la résidence principale de son occupant », développe la fédération.
Et de conclure : « Sans nouveaux logements collectifs neufs en quantité suffisante, pas de réindustrialisation possible, pas de logements locatifs sociaux (54% des logements sociaux neufs sont produits par la promotion immobilière), pas de politique de plein emploi (300 000 emplois supprimés dans les deux ans). »