Les promoteurs immobiliers en difficulté pénalisent la production HLM, selon l’USH

Les difficultés de commercialisation chez les promoteurs immobiliers vont se ressentir sur le nombre de logements sociaux agrées en 2023, anticipe l’Union sociale pour l’habitat (USH).

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Sur les 780 logements de Joia Méridia à Nice, 3F Sud va en acquérir 153 en Vefa auprès de Pitch Immo (Altarea) et Eiffage Immobilier et en construire 35 en maîtrise d’ouvrage directe, pour une livraison annoncée en 2025.

La baisse de la production HLM s’accélère. Emmanuelle Cosse, présidente de l’Union sociale pour l’habitat (USH), pense que 2023 sera « une mauvaise année, inférieure aux 95 000 agréments obtenus en 2022, qui était une très mauvaise année », a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse le 26 septembre.

En cause ? La chute des ventes de logements neufs, qui conduit les promoteurs immobiliers à lever le pied. « Selon nos premières remontées, les chiffres (des agréments, NDLR) sont très mauvais où il y a le plus de Vente en l’état futur d’achèvement (Vefa) », annonce Emmanuelle Cosse.

Moins de 20 000 agréments en Ile-de-France ?

Selon elle, cet « effondrement des programmes privés » se concentre dans deux régions, poursuit-elle. L’Ile-de-France, où la Vefa a représenté 57% de la production sociale en 2022, risque de descendre sous la barre des 20 000 logements sociaux agréés en 2023, selon l’Association des organismes de logement social d’Ile-de-France (Aorif).

« Ce serait une catastrophe. Nous étions entre 30 000 et 36 000 par an entre 2015 et 2017 », se souvient l’ancienne ministre du Logement.

Grosse inquiétude, également, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, région la plus dépendante de la Vefa, qui a pesé 79% de la production HLM en 2022. L’Auvergne-Rhône-Alpes, le Centre-Val de Loire, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, où le poids de la Vefa a été supérieur à 50% l’an dernier, sont également exposées. A l’inverse, la Normandie (25%) et la Bretagne (34%) sont en mesure de résister.

Emmanuelle Cosse pointe encore « la bataille pour obtenir des permis de construire » mais insiste sur le « lien (nouveau) entre l’arrêt des Vefa et la programmation de logements sociaux ». La Vefa, qui a représenté 52% de la production HLM nationale en 2022, est « intéressante mais doit être minoritaire », explique la présidente de l’USH, qui souhaite trouver un « équilibre », sans donner de chiffre.

Fonciers publics

« Le problème, c’est que les bailleurs sociaux n’ont pas accès au foncier en direct comme il y a dix ans », observe-t-elle. La balle est dans le camp des Etablissements publics fonciers (EPF) et autres aménageurs publics. Il faudrait que « 30% des fonciers portés par l’impôt soient dédiés à la maîtrise d’ouvrage directe, ce n’est pas demandé grand-chose », assure-t-elle.

Heureusement, des poids lourds « se sont réarmés » ces dernières années. « En premier lieu, CDC Habitat et les ESH d’Action Logement, pour des enjeux de qualité et d’adaptation du programme selon les besoins du bailleur », remarque-t-elle.

Les logements sociaux produits en Vefa sont généralement moins chers mais aussi moins adaptés aux besoins des locataires, selon une étude de juillet dernier de l’Agence nationale du contrôle du logement social (Ancols).

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