Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 28 % de croissance annuelle pour un chiffre d’affaires de 1,9 Md€ et un Ebitda qui s’établit en progression de 25 % à 221 M€.
C’est un Laurent Germain enthousiaste qui a présenté les résultats 2023 d’Egis dans un salon de l’Hôtel de l’Industrie à Paris. Et, après tout, pourquoi ne le serait-il pas ? Le directeur général du groupe d’ingénierie annonçait une performance record et venait d’être reconduit dans ses fonctions jusqu’en juillet 2028.
Plus que de tirer les seuls enseignements de 2023, le dirigeant, en poste depuis l’été 2020, était venu faire le bilan de ses premières années à la tête de l’entreprise. « A mon arrivée, l’objectif était de doubler de taille et d’atteindre les 2,5 Mds€ de chiffre d’affaires en 2026. Dans cette somme, 700M€ devaient être le fruit d’une grande acquisition et 1,8 Md€ provenir de l’organique [qui n'a pas encore été réalisée, NDLR] et d’autres opérations de croissances externes. Avec 1,9 Md€ de CA en 2023, nous avons donc réalisé en 3 ans ce que nous comptions réaliser en 6 », se réjouit-il.
Les raisons de la croissance
Concrètement, la croissance moyenne du groupe entre 2019 et 2013 aura été de 12 % par an. « Une grande surperformance par rapport à nos concurrents », commente le directeur général qui liste trois raisons majeures pour expliquer une telle progression. Première d’entre elles : des projets de plus en plus importants avec désormais 30 % de la prises de commandes qui concernent des affaires supérieures à 10 M€.
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La seconde : une montée en puissance dans plusieurs pays. « Avant, seule la France générait plus de 100 M€. Désormais, six géographies en font autant : USA, Canada, Royaume-Uni, Emirats arabes unis, Arabie Saoudite et Australie. Enfin, les 32 acquisitions réalisées en trois ans et représentant une valeur de 550M€ ont eu un effet de traction sur les activités puisque leur taux de croissance organique moyen est de 20 %.
Avec 1,9 Md€, nous avons donc réalisé en 3 ans ce que l’on comptait réaliser en 6
— Laurent Germain, directeur général du groupe Egis
L'architecte point d'entrée pour l'ingénieur
Digitalisation des process et des offres pour gagner en efficacité, mais aussi positionnement sur les marchés de la décarbonation font parties des innovations de ces dernières années, aux côtés d’un développement important du métier... d’architecte. L’ingénieriste en compte désormais 1200 dans ses effectifs. « J’ai tenu à faire grandir cette expertise car elle constitue le premier point d’entrée avec un client en vue de réaliser les études. Aujourd’hui, nous concourrons sur des projets face aux plus grandes agences mondiales », détaille Laurent Germain qui veut désormais ouvrir « une seconde phase de développement pour le groupe ».
Rêve américain
L’objectif de chiffre d’affaires est désormais fixé à 4 Mds€ en 2028. Avec la visibilité offerte par un carnet de commandes qui s'est élevé à 2,2 Mds€ l’année dernière, l’exercice 2024 devrait s'inscrire dans la trajectoire de cette ambition et permettre d’atteindre les 2,3 Mds€. Egis ne changera donc pas sa recette et son organisation qui s’articulent autour d’expertises tranverses venant irriguer les régions du monde où le groupe est implanté.
En revanche, il compte bien accentuer son développement en Amérique du Nord et surfer notamment sur les centaines de milliards débloqués par le plan Biden aux Etats-Unis et les investissements générés par l’Inflation Reduction Act. « Nous prévoyons 1 Md€ d’acquisition d’ici 2028 avec un gros focus sur l’Amérique du Nord. Aujourd’hui, nous y réalisons 200 M€ […] ce qui n’est pas à la hauteur du potentiel de ce marché ».
Restera ensuite à faire progresser le chiffre d’affaires du groupe à un rythme annuel proche de 10 % pour viser les 4Mds€. Un plan clair qu'il faut désormais mettre en oeuvre.